"  PAULA REGO  " 


        

BERNARDO PINTO DE ALMEIDA 


CAMINHO 


2005



L'ŒIL est une revue d'art mensuelle créée en janvier 1955 par Georges et Rosamond Bernier, et dont le premier numéro a paru en janvier 1955. L'Œil est actuellement édité par les éditions Artclair, qui publie également Le Journal des arts, et gère le site Artclair.com. L'Œil compte plus de 600 numéros.


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Maria Paula Figueiroa Rego GCSE • GColCa • OBE, mais conhecida por Paula Rego (Lisboa26 de janeiro de 1935 — Londres8 de junho de 2022), foi


 uma pintora luso-britânica, condecorada pelo Governo Português e pela Rainha Isabel II.



Maria Paula Figueiroa Rego, ou Paula Rego, née le  à Lisbonne et morte le  à Londres, est une artiste plasticienne britannico-portugaise, surtout connue pour sa peinture et ses gravures.

Le style de Paula Rego est passé de l'abstraction au figuratif, devenant de plus en plus réaliste. Elle travaille beaucoup le pastel et la gravure. De style réaliste et fantastique, voire cruel ou choquant, ses œuvres font souvent référence aux contes traditionnels de son enfance portugaise, aux thèmes féministes ou à des éléments autobiographiques.

Les allusions à la sexualité et aux fantasmes érotiques sont omniprésents dans ses œuvres.

Elle est considérée par certains critiques d'art comme l'une des plus grandes peintres vivantes des temps modernes dont les œuvres se vendent à des prix élevés, a un musée à son nom, six diplômes honorifiques et un titre de noblesse.

Paula Rego, née le  à Lisbonne1, est l'enfant unique d'une famille de la classe moyenne, très anglophile et antifasciste2.

En 1936, elle est encore un bébé quand ses parents la laissent aux soins de sa grand-mère et d'une tante, pour aller vivre au Royaume-Uni où le père a obtenu un emploi chez Marconi. C'est cette grand-mère qui va lui enseigner nombre des contes traditionnels qui seront intégrés à son travail artistique. Elle a trois ans quand ses parents reviennent au Portugal, elle ne les reconnaît pas3,4.

Entre 1945 et 1951, Paula Rego fréquente la seule école anglaise dans le district de Lisbonne à l'époque, St. Julian's School à Carcavelos2.

En 1951, Paula Rego est envoyée au Royaume-Uni dans la Grove School, à Sevenoaks. Elle souhaite entrer ensuite à la Chelsea School of Art de Londres, mais son tuteur en Grande-Bretagne, David Phillips, convainc ses parents que la Slade School of Fine Art est un choix plus respectable. Elle y restera de 1952 à 19563.

En 1958, la Fondation Gulbenkian de Lisbonne lui accorde une bourse, qui lui permet d'aller vivre à Londres. Elle est la seule femme à faire partie du groupe de l'école de Londres. Elle y côtoie Francis BaconLucian FreudDavid Hockney et Frank Auerbach5.

Elle rencontre Victor Willing, un autre étudiant. Elle a 18 ans, lui 25 et il est marié. Alors qu'elle est enceinte, Willing retourne auprès de son épouse. Ce n'est pas la première grossesse de Paula Rego– il n'y a pas de contraception à l'époque - mais cette fois, elle souhaite garder le bébé. Le père de Paula vient en voiture depuis Lisbonne pour la ramener au Portugal. Ce n'est qu'un an plus tard que Willing les rejoint elle et leur bébé au Portugal6. Ils se marient en 1959 après le divorce de Victor Willing d'avec sa première épouse, Hazel Whittington2,7.

Tout comme elle a été une enfant obéissante et effrayée, Paula Rego sera une épouse obéissante et soumise, en admiration devant son mari qu'elle considère comme un grand artiste, contrairement à elle-même qui doute de son art et souffre de nombreux échecs professionnels8« Il était tellement intelligent ... Mais il faisait peur aussi, vous savez. Parce qu'il était agressif et des trucs comme ça. C'était un homme effrayant .... Mais c'est ça qui est attirant, n'est ce pas ? »4.

Trois ans plus tard, le père de Paula Rego leur offre une maison à Londres, à Albert Street dans Camden et le couple partage alors son temps entre le Royaume-Uni et le Portugal.

En 1966, à la mort du père de Paula Rego, Victor Willing, qui est atteint de Sclérose en plaques, reprend la gestion de l'entreprise familiale. Celle-ci fait faillite en 1974, au moment de la révolution portugaise. Paula Rego, Victor Willing et leurs trois enfants s'installent définitivement au Royaume-Uni jusqu'au décès de Victor Willing en 19884.

Paula Rego meurt le  à Londres9.


Elle est une dessinatrice, peintre et graveuse talentueuse et prolifique, Collage, peinture, pastel, estampe : elle possède une parfaite maîtrise des outils. Sa technique léchée, traduit cette même figuration austère que l’on retrouve chez BaconHockney ou Lucian Freud, tous représentants comme elle de l’École de Londres10 mais sa virtuosité disparaît presque derrière la violence de ses sujets11. L'inclusion d'accessoires et d'animaux rend son travail plus surréaliste, et son amour du tissu et des vêtements ainsi que de certaines poses, renvoie au classicisme des maîtres anciens12.

Dans ses premières œuvres, Paula Rego est fortement influencée par le surréalisme, et en particulier le travail de Joan Miró et Dubuffet. Elle a aussi une grande admiration pour Max Ernst13. Comme les artistes surréalistes, elle pratique le dessin automatique, processus qui est censé permettre à l'inconscient de l'artiste de se diriger sa création.


Ses premiers tableaux sont à la limite de l'abstraction, cependant la narration est toujours présente car Paula Rego est avant tout une conteuse14,11. Ses œuvres se basent sur des histoires réelles et imaginaires, l'action se déroule presque toujours dans des contextes domestiques, mais ses images ne sont pas de simples illustrations, elle transforme la vie quotidienne en quelque chose de tranquillement choquant. Même si elle prétend qu'il ne faut pas y chercher d'interprétations et que les critiques y lisent trop de contenu sexuel15.

Nombre de ses tableaux semblent liés à sa propre histoire : on y trouve des éléments de son enfance, ses personnages, surtout les figures récurrentes de petites filles soignées, qui peuvent ou non être Paula Rego elle-même. Les femmes lui ressemblent toujours de toute façon. Elle est dans tous ses personnages, masculins comme féminins, masqués et démasqués16. Ce sont des récits de la vie de famille dans lesquels le réel et l'imaginaire s'échappent, souvent imprégnés de courants dérangeants de transgression sexuelle, de cruauté et de malaise15.

« It's all about family. Good and bad, it all happens in the family. »17

Les contradictions de l'humanité, ses ambivalences sont pleinement exposées dans son œuvre. Les images de Paula Rego, comme elle les appelle, mettent en scènes des groupes de personnages qui interagissent dans des histoires multiples, des scènes superposées, de plus en plus complexes. Sa peinture est un théâtre de la cruauté18.

Dans ses premières œuvres de 1956, Paula Rego travaille principalement le collage, technique souvent associés au néo-dadaïsme. Ses collages traitent généralement de questions politiques, visant, en particulier, le régime dictatorial d'Oliveira Salazar au Portugal19.

« J'avais tendance à faire des scènes politiques avec des bouts de papier. Je n'ai pu illustrer les choses plus directement que lorsque je suis devenu un artiste plus figuratif. »17.

En 1965, elle est sélectionnée pour participer à une exposition collective, Six Artists, à l'Institute of Contemporary Arts, (Institut d'art contemporain, ICA), à Londres20.

La même année, elle a sa première exposition solo à la Sociedade Nacional de Belas Artes (SNBA) à Lisbonne4.

Elle représente le Portugal à la Biennale d'art de São Paulo en 196921.

C'est à cette époque qu'elle ressent les premiers signes de la dépression maniaque qui avait déjà touché son père. Elle entame alors une longue analyse jungienne qui aura une influence sur son art4 et, inversement, l'art l'aide souvent à se sortir de la dépression. Des années de thérapie ont, dit-elle, libéré son imagination17.

« Cette plasticienne qui dépeint l’enfance comme un long cauchemar. »

— Paris Match, Paula Rego à l’heure du Grimm, 19/11/2018

En 1966, au moment où son mari tombe malade, Paula Rego change de technique et de motifs. Elle se consacre principalement à la peinture et au graphisme. Pendant ce temps, elle développe également le style à la fois magique et réaliste qui la caractérise aujourd'hui16.

De retour à Londres en 1976, elle abandonne la peinture abstraite et se tourne vers la peinture figurative5.

En 1983, Paula Rego est professeure à la Slade School of Art. Une rétrospective de ses œuvres est présentée à la Fondation Gulbenkian à Lisbonne et à la Serpentine Gallery à Londres en 1988. L'année suivante, elle est nommée au Prix Turner2.

Vers 1986, après la simplification de la fin des années 70, elle introduit des fouillis de figures, des histoires, des éléments hors échelle et des collisions de styles et de degrés de figuration. Les volumes, les ombres et la lumière dans ses peintures deviennent plus modelés, les figures plus arrondies, les espaces qu'elles habitent plus continus16.

Tout au long de sa vie, Paula Rego a pratiqué la gravure. On recense 220 estampes originales depuis 1954 : eau-forteaquatinte et lithographie22. Son œuvre graphique est fortement influencée par le langage visuel de Francisco Goya, notamment la série Abortion, mais aussi par les estampes humoristiques de William Hogarth23.

Elles ont parfois été réalisées pour la publication d'un livre ou sur un thème particulier. En 2005, elle est commissionnée pour réaliser une série de timbres sur Jane Eyre24. Le catalogue en 3 volumes de Hannah Begbie et T.G. Rosenthal en dresse une liste détaillée et commentée25. Parmi les séries les plus connues on citera Nursery RhymesPeter PanJane Eyre etc23.

Ce n'est que lorsqu'elle rejoint la prestigieuse Marlborough Gallery en 1987, et a sa première grande exposition britannique à la Serpentine Gallery l'année suivante que son travail commence vraiment à se vendre. Ce succès arrive après la mort de son mari18Germaine Greer, dont le portrait par Paula Rego est accroché à la National Portrait Gallery26, écrit: « Aucun autre artiste n'a jamais réussi à s'approcher autant que Rego de la fantasmagorie qu'est la réalité féminine. »4

Après la mort de Victor Willing en 1988, elle se lance dans des gravures fantastiques, très noires illustrant la perversité cachée des comptines. Elle utilise beaucoup le fusain qui marque davantage la plasticité des corps. Du doigt, elle peut travailler le trait, l’estomper10. Les Danseuses-autruches, librement réinterprétées du Fantasia de Disney, fait écho aux danseuses de Degas. Cependant, ici, dans leurs tutus noirs, les corps sont fatigués, les poses avachies, le désir envolé. »10.


En 1990, elle est invitée à devenir la première artiste associée à la National Gallery de Londres2. A cette occasion, elle réalise une série de peintures et gravures sur le thème des comptines qui sera exposée à travers la Grande Bretagne et au-delà par le Arts Council of Great Britain et le British Council de 1991 à 1996 et une autre série de peintures de grande taille inspirées par les tableaux de Carlo Crivelli conservés à la National Gallery, connus sous le nom de Crivelli’s Garden et qui sont maintenant dans le restaurant principal de la Galerie.

Au moment de cette résidence, elle s'oriente vers un style plus linéaire, plus clair. Ses représentations de contes folkloriques et d'images de jeunes filles, montrent alors des formes fortes et précises qui les différencient du style plus lâche de ses peintures antérieures14.

En 1994, elle commence à utiliser le pastel27« plus tactile pour rendre la palpitation des chairs », medium qu'elle privilégie toujours, ayant presque abandonné la peinture à l'huile28. Le pastel lui permet de travailler avec les doigts, elle superpose les couches, le modèle comme en sculpture18.