Jeton en Argent Louis XV des Etats de Bretagne graveur Charles Norbert Roëttiers -1766

Diamètre 28 mm
Poids 6-7 g environ Argent

Avers

Buste à gauche lauré, cuirassé et drapé du roi de France Louis XV
Inscription : 
« LUDOVICUS XV. REX CHRISTIANISSIMUS » (Louis XV roi très chrétien)
signature sous le buste du Graveur : "R. Filius" (Roëttiers Fils)
Graveur : Charles Norbert Roettiers 

Revers

Ecu ovale couronné écartelé aux 1 et 4 de France, et 2 et 3 de Bretagne, sur un manteau semé de fleurs de lys et d'hermines.
Inscription : « JETON DES ETATS DE BRETAGNE 1766 »

Tranche cannelée

Etat : Indication d'usure normale, peu de rayures, relief et inscription  clairs, pas de coup sur la tranche


Survivance des «Etats de Bretagne » Assemblée nationale parlementaire de type monarchique sous les Ducs de Bretagne, Les Etats de Bretagne continuent à siéger après la réunion du duché de Bretagne à la couronne de France en 1532 jusqu’à leur abolition unilatérale prononcée par la France en 1789 par l'Assemblée Constituante.

Après l’unification à la France, les Etats de Bretagne sont convoqués par le roi et siègent tous les deux ans dans un lieu qui n'est pas fixe. La Bretagne fut, de toutes les provinces françaises, celle où la monarchie respecta le mieux les privilèges et particularismes locaux. Il en résulte qu'aucune contribution en argent ou en nature ne put lui être imposée par la France sans qu'il y ait consenti par ses représentants lors des Etats de Bretagne. Les Etats de Bretagne se tenaient tous les deux ans. Les trois ordres y étaient représentés avec des évêques, des abbés, des représentants des villes et surtout de nombreux nobles (six à sept cents) qui imposaient en général leur volonté aux autres

Concernant les jetons des Etats de Bretagne qui apparaissent en 1640-1641, ils furent spécialement frappés (on en dénombre plus de 150 différents) à l'occasion de la tenue des Etats de Bretagne pour être ensuite distribués comme gratification aux principaux officiers responsables de l'organisation des sessions : 100 pour chaque président, 50 pour chaque vérificateur, etc…  Il ne s'agissait donc pas de jetons de présence, mais plutôt d'une récompense ; ces jetons ayant une véritable valeur (de 80 à 160 livres). Peu à peu, les Etats se montrèrent de plus en plus généreux, distribuant leurs jetons aux dignitaires assistant aux tenues, aux commissaires du roi, à leurs épouses, puis à un certain nombre de députés. La majeure partie de ces jetons étaient ensuite rapidement fondue ou changée par leur détenteur contre véritable monnaie. 

La frappe des jetons s'effectuait dans les Hôtels de la monnaie implantés à Nantes et à Rennes, et les frappes perdureront jusqu’à la dernière tenue des Etats de Bretagne le 29 décembre 1788, pour disparaitre en 1789 sur ordre de la Constituante.

Charles Norbert Roëttiers (1720-1772) est né dans une célèbre famille de graveurs de médailles et de monnaies en France. La dynastie occupe le poste de graveur général des Monnaies sans interruption durant près d’un siècle avec Joseph (de 1682 à 1703), Norbert (1704-1727), Joseph Charles (1727-1753, 1772-1774), et Charles Norbert (1753-1772).