2022.134 Patrick Nicolas journal manuscrit autoportrait estampe pop art déco


A PROPOS DE L’OEUVRE

Tirages physiques originaux, datés numérotés signés, réalisés à partir d’un fichier numérique 


A PROPOS DE L’ARTISTE

PATRICK NICOLAS né en 1964 à Mirecourt Vosges Lorraine France

Techniques digitales : collage, dessin, écriture, peinture, photographie


LOT1 : 120 X 120 CM - MONUMENTAL

Tirage unique. Signature date numérotation sur l’oeuvre. 

Création originale. Dimension : 120 X 120 CM. Avec système d’accrochage.

Matières : tirage fine art sur papier, collé sous verre acrylique, contre-collage sur plaque métal.


LOT2 : 60 X 60 CM - MEDIUM

Tirage limité à 4 exemplaires. Signature date numérotation sur l’oeuvre. 

Création originale. Dimension : 60 X 60 CM. Avec système d’accrochage.

Matières : tirage fine art sur papier, collé sous verre acrylique, contre-collage sur plaque métal.


LOT3 : 30 X 30 CM - MINIATURE

Tirage limité à 6 exemplaires. Signature date numérotation sur l’oeuvre.

Création originale. Dimension : 30 X 30 CM. Avec système d’accrochage.

Matières : tirage fine art sur papier, collé sous verre acrylique, contre-collage sur plaque métal.


DIGITAL EXPERIENCE

Vous achetez et payez, vous passez une commande pour un tirage original numéroté

Un bon à tirer est adressé à un laboratoire spécialisé pour la réalisation et l’expédition

Vous êtes ensuite informé(e) des modalités d’impression, des délais et suivis de livraison


OBJETS DE COLLECTION & ŒUVRES D’ART

Factures certificats d’authenticité délivrés à chaque acquéreur

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Maison musée de l’économie circulaire et du patrimoine numérique

OUVERT 24/7 – LIVRAISON DANS LE MONDE ENTIER


PATRICK NICOLAS

L’âme de la création


Modèle N171


TEXTE A L’OEUVRE


« J’habite une chambre étroite. J’écris sur une petite table. Je ne sais pas quoi écrire. J’écris. Je ne sais pas quoi. Je vis dans un endroit étroit. J’écris dans le noir. Je ne sais pas si ça se fait. Je le fais. Je ne fabrique pas grand-chose. Un texte. Puis un tableau. Je propose des tirages. Je propose d’imprimer mes travaux en éditions limitées. Je suis vieux. Je vieillis. Je ne fais pas grand-chose. J’essaie de gagner ma vie. Gagner sa vie, quelle expression. Je pourrais dire aussi, j’essaie de perdre ma vie. Gagner, perdre, voici résumé le flux à disposition de chacun. Je ne parle à personne. Je parle peu. Je ne parle pas. Je passe mes journées à tourner autour de trois fois rien. Le ridicule est ici. Tourner, retourner. Acheter, vendre. Travailler. Naître. Vieillir. Mourir. Je me prépare. Peu à peu. J’écoute dehors. Beaucoup de bruit. Je fais à manger. Je fais les poubelles. Je valorise et vends les objets que je trouve. Je travaille autrement dit dans l’économie circulaire. Je vis dans l’économie circulaire. Je suis très circulaire. Je suis un garçon. Je ramasse les choses que je trouve. Je rencontre peu. Je ne rencontre pratiquement personne. Je vis dans les bruits et la pollution des voitures. Dans un immeuble de six étages. On y entend tout. Le voisin qui éternue puis se mouche puis se douche. La personne qui fait le ménage. On respire les odeurs, de cuisine et d’autres choses. C’est bientôt l’été. La chaleur torride. Je n’ai plus de vie sexuelle. J’ai peu de désirs. J’ai tout de même du désir puisque j’écris. Je vis avec les jours qui passent. Je pourrais répéter cette phrase à l’envi. Tout le monde vieillit. Le vieillissement est le propre de l’être. Depuis que j’habite ici, quatre ans, je ne compte plus les personnes décédées dans l’immeuble. Je vois les personnes partir une à une. Dans le bruit et la pollution. Dans le défilement des jours et des nuits. J’habite, je n’habite pas ici. Je suis vieux. Je suis une personne anonyme. C’est la première fois que j’écris de cette manière. Je raconte la vie d’un garçon sans importance. Les murs de cette ville sont tristes. Je vis dans un milieu où la parole est interdite. Les jours consistent à se lever, s’agiter puis se coucher. L’économie circulaire de partout. Constamment. Tourner et retourner. On pourrait appeler cet endroit, le trou de parole. Tout le monde se couche. Chacun se bouche les oreilles. Les gens meurent beaucoup du cancer. Je croise beaucoup de personnes malades lorsque j’arpente les couloirs des caves. Lorsque je descends aux poubelles, il m’arrive de croiser des ombres. Bonjour. Comment allez-vous ? Et votre père, ça va ? Votre soeur, ça va ? Je vis là. J’habite ici. L’humanité d’une personne est dans un lieu sans affectation. Vous habitez ici ? Vous vivez ici ? C’est où ? Quel étage ? J’habite au sixième, en haut d’une tour, avec ascenseur. Le balcon domine le boulevard et les embouteillages. A cinq ou six heures du matin, vous êtes réveillé par les laveuses de la mairie qui nettoient les routes dans un raffut innommable. J’ai parfois l’impression de vivre au milieu d’une usine urbaine. Laver, relaver les rues, nettoyer les allées, faire du bruit, couper, tailler les arbres, tondre la pelouse des beaux ronds-points. Ici, sur le boulevard, les ronds-points sont somptueux. Beaucoup d’employés de mairie sont affectés à l’entretien des espaces verts. La mairie est le premier employeur du coin, de très loin. La verdure urbaine est à la mode. Cette ville est à la mode. Le flot des voitures est incessant. La pollution par l’échappement est phénoménale. Les entreprises sont rares. On dirait que chacun est habitué à ce flot incessant. L’habitude gouverne. Se lever, déjeuner, se laver, s’habiller, puis se rendre à ses activités. Je vis avec une personne qui s’active énormément. Toujours quelque chose à faire. Enormément de choses à faire. Ne surtout pas laisser d’espaces. Combler le trou. Tourner autour du trou. J’écoute les bruits. Le bruit. La chaleur. Bientôt l’été. Le niveau de la mer monte. Personne n’en parle. Parler, c’est risquer un problème. Une vie sans problème, c’est mieux. Personne ne parle du réchauffement climatique. On parle peu, c’est mieux. Parler, c’est risquer un désastre. La personne qui parle meurt. Les morts ne parlent plus du tout. Ne pas risquer de mourir. Je voulais parler de ça. » ©PN