Jacques Matter. Histoire Critique du Gnosticisme — Les Planches (1828). Suivi de Une Excursion Gnostique en Italie (1852)

Le pasteur Jacques Matter (1791-1864) est certainement un personnage central de l’ésotérisme au XIXesiècle. Historien du gnosticisme et du néo-platonisme, biographe de Louis-Claude de Saint-Martin (et l’héritier de ses papiers) et d’Emmanuel de Swedenborg, théologien, philosophe, bibliographe, traducteur de Cicéron et des Évangiles, éditeur de textes rares, défenseur de l’Alsace, spécialiste des questions de l’enseignement, franc-maçon et enfin, haut fonctionnaire au sein de l’administration de Louis-Philippe.

Histoire critique du Gnosticisme et de son influence sur les sectes religieuses et philosophiques des six premiers siècles de l’ère chrétienne (2 vol. et les planches) est probablement son ouvrage majeur. C’est d’ailleurs dans cet ouvrage qu’il a été le premier à utiliser en français le mot «ésotérisme». Cette édition propose la réimpression anastatique du seul volume des Planches (18 planches gravées et l’explication). Une excursion gnostique en Italie est la suite naturelle du volume des Planches. On y découvrira la réimpression de douze planches d’images gnostiques qu’il découvrit lors d’un séjour en Italie.

Les planches de ces deux livres ici réunis sont majoritairement des représentations de gemmes gnostiques que l’on appelle aujourd’hui des intailles magiques.

Le sens étymologique du mot Gnose est connaissance. Les philosophes ne dirent-ils pas: «Connais-toi toi-même, et tu connaîtras l’univers et les dieux.» C’est ainsi que les hommes et les femmes de ce prodigieux mouvement philosophique et religieux recherchaient la connaissance magique qui procure un accès direct à Dieu et rejetaient les ténèbres de l’ignorance prétendument «sainte».

Si les découvertes récentes de Nag Hammadi ou de l’Évangile de Judas ont jeté un regard plus précis sur le gnosticisme, cela n’enlève pourtant rien au travail de Jacques Matter qui dans l’ensemble de son œuvre allie une érudition exceptionnelle et une connaissance profonde des langues anciennes, ainsi qu’une passion pour ces adeptes réprouvés par les Églises officielles.

Caillet 7234, Guaita 699 et 1891, Dorbon 2980 et 2981. Ces trois bibliographies mentionnent l’ouvrage comme étant de la plus grande rareté.

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