Oscar WILDE (1854 – 1900) – Romancier et poète irlandais

Lettre autographe signée adressée à Lady Monckton – Londres, [juin-juillet 1888 ?] – 4 pp. sur un double feuillet in-8, en-tête imprimé à l’adresse du 16. Tite Street. Chelsea.S.W., en anglais.

Rare lettre d’Oscar Wilde, précurseur du féminisme

« Dear Lady Monckton,

Will you, when your holiday arrives, write me a short article upon modern plays and modern acting, for a monthly magazine to which I have been asked to become literary advisor. The Princess Christian, Lady Salisbury, Lady Dorothy Nevill and others have kindly promised to write for me, and I want to make the magazine an organ through which women of culture and position will have the opportunity of expressing their views.

The article need only be five or six pages long, and you would have no difficulty in writing on a subject about which you know so much. Hope you will consent to do it as an article from you would excite a great deal and attention. Believe me truly yours »

Traduction : Pourriez-vous, lorsque vous serez en vacances, m’écrire un court article sur les pièces de théâtre moderne et le jeu d’acteur moderne, pour une revue mensuelle dont on m’a demandé de devenir le conseiller littéraire. La princesse Christian, Lady Salisbury, Lady Dorothy Nevill et d'autres ont aimablement promis d’écrire pour moi, et je veux faire de cette revue une tribune à travers laquelle des femmes de culture et de pouvoir auront la possibilité d’exprimer leurs opinions. Un article de seulement cinq ou six pages est suffisant, et vous n’auriez aucun mal à écrire sur un sujet que vous connaissez si bien. J’espère que vous consentirez à le faire car un article de vous remporterait un vif succès et susciterait l’attention.

Le magazine The Woman’s World paraît entre 1886 et 1890, Oscar Wilde en devient le rédacteur en chef de 1887 à 1889. Dès son arrivée en novembre il impose la transformation du Lady’s World en The Woman’s World et va militer pour l’autonomie des femmes dans la société patriarcale victorienne. Sa notoriété suscite des contributions multiples de figures féminines du monde littéraire ou politique, telles Laura McLaren, fondatrice de l’Union libérale pour le suffrage féminin, la comédienne Sarah Bernhardt qui rédigera un essai, jusqu’à la reine Victoria sollicitée pour ses poèmes mais qui déclinera toutefois. La seule contribution de Lady Monckton au Woman’s World se concrétise en 1890, sous la forme d’un article de Frederick Dolman, intitulé Lady Monckton at home (T.III, pp. 395-397).

L’actrice américaine Maria Louisa Long (1837-1920) devient Lady Monckton en épousant Sir John Braddick Monckton, avocat britannique et greffier de la ville de Londres pendant 30 ans. Elle est également la mère de Lionel Monckton qui sera un compositeur majeur de la comédie musicale anglaise du début du XXe siècle.

Une autre lettre, datée de la même période, sollicitant Lady Monckton pour une contribution à la revue est conservée à la National Library of Ireland (MS 41,868).

 

Bon état, voir photos.