Joseph Henri Decoin naît le 18 mars 1890 au 7 rue du Pont-Louis-Philippe dans le 4e arrondissement de Paris, de Joseph Decoin et Zoé Vrin.
Jeunesse sportive et guerre mondiale
Henri Decoin s'illustre d'abord dans la compétition sportive en natation et en water-polo. Il est notamment champion de France du 500 m nage libre en 1911 avec le Sporting Club universitaire de France (SCUF)3. Il abandonne à mi-parcours de sa série du 400 m nage libre des Jeux olympiques de 19084. Il participe au tournoi de water-polo aux Jeux olympiques de 1912 avec l'équipe de France3. Il devient champion de France du 400 mètres nage libre le 23 juin 1912 lors du championnat de France de l'USFSA à Juvisy-sur-Orge5. Il se classe deuxième de l'édition 1912 de la Coupe de Noël, course annuelle traversant la Seine au pont Alexandre-III de Paris6.
Officier de cavalerie, de zouaves, puis d'aviation pendant la Première Guerre mondiale, il se conduit brillamment, obtenant six citations et la Légion d'honneur à titre militaire, et achève la guerre comme chef d'escadrille. Le 27 avril 1915, il est blessé par une balle à l'épaule gauche à Lizerne et, le 28 juin 1916, il est blessé par un éclat d'obus au pied droit à Esnes-en-Argonne.
Il termine deuxième du tournoi de water-polo avec l'équipe de France lors des Jeux interalliés de 1919, puis, amorçant un virage vers l'écriture, se reconvertit comme journaliste sportif pour L'Auto, L'Intransigeant et Paris-Soir. Il succède également à Léon Sée, en 1919, à la direction de la revue La Boxe et les Boxeurs7 et à Théodore Vienne à la tête de la salle de boxe, le Wonderland, en février 1920. Il prend également en charge le « Select Boxing Club »8 à cette date. En 1926, il publie Quinze Rounds, le récit d'un match de boxe vu par un boxeur, ce qui le fait remarquer comme une figure du dadaïsme français.
Il enchaîne en écrivant pour le théâtre, puis pour le cinéma et devient assistant réalisateur en 1929, sans arrêter d'écrire des scénarios comme Un soir de rafle, de Carmine Gallone, en 1931. Enfin, en 1933, il réalise son premier long métrage, Toboggan. Très vite, il dirige Danielle Darrieux, qu'il épouse en 1935, et l'accompagne à Hollywood, en 1938, lorsqu'elle signe un contrat avec Universal Pictures. Il a l'occasion d'observer comment Hollywood travaille et revient en France en ayant assimilé ces techniques qu'il applique dans Retour à l'aube. Il alterne tous les genres, adaptations de Simenon : Les Inconnus dans la maison, La Vérité sur Bébé Donge ; films historiques : L'Affaire des poisons, Le Masque de fer ; d'espionnage : La Chatte ; policiers : Razzia sur la chnouf, Le Feu aux poudres ; drames psychologiques : Les amoureux sont seuls au monde.
Vie privée
Henri Decoin se marie en 1915 avec Hélène Raye2.
De 1927 à 1934, il est l'époux en deuxièmes noces de la comédienne et impresario Blanche Montel2 dont il a un fils, Jacques Decoin (1928-1998).
De 1935 à 1941, il est l'époux de Danielle Darrieux2.
Il est marié en quatrièmes noces à Juliette Charpenay2 (1913-2004) dont il a pour fils l'écrivain et scénariste Didier Decoin (né en 1945) puis une fille, Rose-Christine Decoin (née en 1947).
Mort
Henri Decoin meurt le 4 juillet 1969 à Neuilly-sur-Seine1 dans la clinique Sainte-Isabelle, de complications à la suite d'une opération2.
Il est inhumé au cimetière de Chaufour-lès-Bonnières, dans les Yvelines9.
Filmographie
1931 : À bas les hommes (court métrage)
1933 : Les Requins du pétrole
1933 : Toboggan
1933 : Les Bleus du ciel
1935 : J'aime toutes les femmes
1935 : Le Domino vert
1937 : Abus de confiance
1937 : Mademoiselle ma mère
1938 : Retour à l'aube
1939 : Battement de cœur
1941 : Premier Rendez-vous
1942 : Les Inconnus dans la maison
1942 : Mariage d'amour
1942 : Le Bienfaiteur
1943 : L'Homme de Londres
1943 : Je suis avec toi
1946 : La Fille du diable
1947 : Le Café du Cadran (co-réalisé avec Jean Gehret)
1947 : Non coupable
1947 : Les Amants du pont Saint-Jean
1947 : Les amoureux sont seuls au monde
1948 : Entre onze heures et minuit (crédité au générique comme Henry Decoin)
1949 : Au grand balcon
1950 : Trois Télégrammes
1951 : Avalanche
1951 : Clara de Montargis
1951 : La Vérité sur Bébé Donge
1952 : Le Désir et L'Amour
1952 : Les Amants de Tolède (en collaboration avec Fernando Palacios
1953 : Secrets d'alcôve (segment)
1953 : Dortoir des grandes
1954 : Bonnes à tuer
1954 : Les Intrigantes
1955 : Razzia sur la chnouf
1955 : L'Affaire des poisons
1957 : Folies-Bergère
1957 : Le Feu aux poudres
1957 : Tous peuvent me tuer
1957 : Charmants Garçons
1958 : La Chatte
1958 : Pourquoi viens-tu si tard ?
1959 : La Chatte sort ses griffes
1959 : Nathalie, agent secret
1961 : Tendre et Violente Élisabeth
1961 : Maléfices
1961 : La Française et l'Amour (segment)
1961 : Le Pavé de Paris
1962 : Le Masque de fer
1963 : Casablanca nid d'espions
1963 : Les Parias de la gloire
1964 : Nick Carter va tout casser
Auteur dramatique
1932 : Hector, à l'Apollo10,11,12.
1937 : Jeux dangereux, mise en scène Alfred Pasquali, théâtre de la Madeleine
1936 : Normandie, mise en scène Alfred Pasquali, théâtre des Bouffes-Parisiens
1952 : Oublions le passé
Distinctions
Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur (12 juillet 1917)
Officier de la Légion d'honneur Officier de la Légion d'honneur (24 décembre 1936)13
Croix de guerre 1914-1918, palme de bronze Croix de guerre 1914-1918, palme de bronze