Il
expose, dès 1926, au Grand Palais puis à la Société Nationale des
Beaux Arts, aux Indépendants et au Salon d’Automne. A
Paris, il se lie d’amitié avec Baranovski, ancien ami de
Modigliani, puis avec Schuffeneker qui évoque pour lui le
souvenir de Gauguin. Joseph Delteil lui demande d’illustrer sa
« Jeanne d’Arc » ; puis il rencontre Achille Laugé qui lui
dévoile ses pastels aux petits points. Il découvrira chez Paul
Signac le fonds d’atelier de Seurat. Nommé professeur
aux Beaux Arts de Montpellier, il en devient directeur en 1939.
Il
va participer aux mouvements culturels de la région, en créant le
Groupe Frédéric Bazille, puis plus tard le Groupe «
Montpellier Sète » avec François Desnoyer et
Gabriel Couderc. Suivra une série d’échanges fructueux
avec Jean Hugo, Jean Lurçat, Albert Gleizes et, lors du
Festival du Palais des Rois de Majorque en 1951, il réalisera
plusieurs décors. Sa participation, en 1953, en tant que
récitant au « Misteri » de Joseph Sébastien Pons, le place
aux côtés de Pau Casals. Il profite du séjour de Dufy à
Perpignan pour évoquer avec lui les différentes techniques de
conservation des œuvres.
Quand le Département rachète à
l’Armée le Palais des Rois de Majorque, Camille Descossy,
défenseur du projet d’un grand Musée moderne catalan, ne sera pas
entendu par le Président du Conseil Général. Mais ce dernier
lui confiera, pendant trois ans, la direction de la « Casa
Rossello » à Collioure, qui réunissait, l’été, les meilleurs
élèves de peinture de l’Hexagone. Camille Descossy
reste un peintre très ancré dans sa terre catalane, dont il
partage les émotions avec Joseph Sébastien Pons, Gustave
Violet et Aristide Maillol. Sa touche large et affirmée
soutient une peinture d’une grande rigueur. Il utilise une palette
restreinte, aux teintes terreuses de l’Aspre aride qui le
possédera jusqu’à ne plus le libérer.
Son enseignement va
révéler des artistes aussi variés que Claude Viallat,
Vincent Bioulès, François Rouan ou Pierre Soulages, qui vont
explorer le processus de création, de la déstructuration du
support à la peinture informelle.