Très belle & RARE édition
avec une inscription manuscrite sur chaque volume en page de garde:
 
"A Mad. Hélène de Laflèche"
 
Culs-de-lampe à la fin de chaque chanson dans les tomes 3 et 4 !!!
"CHANSONS"
par 
M.J.P. DE BERANGER
en 4 volumes

Tome 1 : Chansons (1821)
Préface, le roi d'Yvetot, la bacchante, le sénateur, l'académie et le caveau, Roger Bontemps, la gaudriole, parny romance, ma grand'mère, le printemps et l'automne, le petit homme gris, le mort vivant, ainsi-soit-il, l'éducation des demoiselles, deo gratias d'un épicurien, la mère aveugle, Charles VII, la bonne fille ou les murs du temps, mes cheveux, madame Grégoire, le coin de l'amitié, l'âge futur ou ce que seront nos enfants, les gueux, la descente aux enfers, le vieux célibataire, l'ami Robin, les gaulois et les francs, frétillon, un tour de marotte, la double ivresse, voyage au pays de Cocagne, le commencement du voyage, la musique, les gourmands, ma dernière chanson peut-être, éloge des chapons, le bon français, requête présentée par les chiens de qualité, beaucoup d'amour, la grande orgie, les boxeurs ou l'anglomane, le jour des morts, la censure, le troisième mari, vieux habits ! vieux galons !, le nouveau Diogène, le maître d'école, le célibataire, triquons, prière d'un épicurien, les infidélités de Lisette, la chatte, adieux de marie Stuart, les parques, mon curé, la bouteille volée, bouquet à un dame âgée de 70 ans, l'homme rangé, bon vin et fillette, le voisin, le carillonneur, la vieillesse, les billets d'enterrement chanson de noce, la double chasse, les petits coups, le scandale, la prisonnière et le chevalier, les marionnettes, éloge de la richesse, le docteur et ses malades, le bedeau, Jeannette, on s'en fiche, à Antoine Arnault, traité de politique à l'usage de Lise, les romans, l'opinion de ces demoiselles, l'habit de cour, plus de politique !,  Margot, à mon ami Désaugiers, ma vocation

Tome 2 : chansons (1821)
Le vilain, le vieux ménétrier, les 2 surs de charité, les oiseaux, complainte d'une de ces demoiselles, ce n'est plus lisette, le marquis de Carabas, l'hiver, ma république, l'ivrogne et sa femme, paillasse, mon ame, le juge de Charenton, les champs, la cocarde blanche, mon habit, le vin et la coquette, la sainte alliance barbaresque, l'ermite et ses saints, mon petit coin, le soir des noces, l'indépendant, les capucins, la bonne vieille, la vivandière, couplets à ma filleul, l'exilé, la bouquetière et le croque mort, la petite fée, ma nacelle, M. Judas, le dieu des bonnes gens, adieux à des amis, la rêverie, Brennus, les clefs du paradis, si j'étais petit oiseau, le bon vieillard, qu'elle est jolie !, les chantres de paroisse, l'aveugle de Bagnolet, la mort subite, le prince de Navarre, les 50 écus, le carnaval de 1818, le retour dans la patrie, le ventru, la couronne, les missionnaires, le bon ménage, le champ d'asyle, la mort de Charlemagne, le ventru aux élections de 1819, la nature, les cartes, la sainte alliance des peuples, Rosette, les révérends pères, les enfants de la France, les mirmidons, les rossignols, halte-là, l'enfant de bonne maison, les étoiles qui filent, l'enrhumé,  le temps, la faridondaine, ma lampe, le bon dieu, le vieux drapeau, la marquise de Prétintaille, le trembleur, ma contemporaine, la mort du roi Christophe, la fortune, Louis XI, les adieux à la gloire, les 2 cousins, les vendanges,  l'orage, le 5 mai

Tome 3: chansons nouvelles (1825)
Préface, la muse en fuite ou ma première visite au palais de justice, dénonciation en forme d'impromptu, adieux à la campagne, la liberté, la chasse, ma guérison, l'agent provocateur, mon carnaval, l'ombre d'Anacréon, l'épitaphe de ma muse, la sylphide, les conseils de LIse, le pigeon messager, l'eau bénite, l'amitié, le censeur, le mauvais vin et les car, la cantharide ou le philtre, le tourne-broche, le tailleur et la fée, les sciences, la déesse, le malade, la couronne de Bluets, l'épée de Damoclès, la maison de santé, la bonne maman, le violon brisé, le contrat de mariage, le chant de cosaque, les hirondelles, les filles, le cachet ou lettre à Sophie, la jeune muse, la fuite de l'amour, l'anniversaire, impromptu sur le mariage de N. et de M. L., le vieux sergent, le prisonnier, l'ange exilé, la vertus de Lisette, le voyageur, mon enterrement, le poète de Cour, octavie, les troubadours, les esclaves gaulois, 13 à table, Lafayette en Amérique, maudit printemps !, psara ou chant de victoire des ottomanes, le voyage imaginaire

Tome 4 : chansons inédites (1828)
L'in-octavo est l'in-trente-deux, préface de l'édition in-8, couplets sur un prétendu portrait de moi mis en tête d'une édition de mes chansons (1826), le grenier, l'échelle de Jacob, le chapeau de la mariée, l'ange gardien, la métempsycose, les pauvres amours, à M. Gohier dernier président du directoire, couplets écrits sur un recueil de chansons manuscrites de M. Vayssière, le convoi de David, le chasseur et la laitière, le sacre de Charles- le simple, bonsoir couplets à M. Laisney imprimeur à Péronne, le missionnaire de Montrouge, couplets sur la journée de Waterloo, couplet écrit sur l'album de Mme Amédée De V., oraisons funèbres de Turlupin, à Melle XXXX el lui envoyant mes dernières chansons, les 2 grenadiers, pèlerinage de Lisette, les infiniment petits ou la Gérontocratie, encore des amours, la mort du diable, le prisonnier de guerre, le dauphin conte, le petit homme rouge, les bohémiens, les souvenirs du peuple, les nègres et les marionnettes fable, la mouche, les lutins de Montlhéry, la comète de 1832, le tombeau de Manuel

P.-J. de Béranger descendait dune branche déchue de l'antique Maison des marquis de Bérenger. Pâlot et chétif, il nest envoyé que tardivement à l'école où il ne se sent pas à l'aise. Ses vrais instituteurs et éducateurs sont les grands-parents Champy. On le conduit parfois chez sa mère qui, aimant le théâtre, les bals, les parties de campagne, l'emmène avec elle.

Début 1789, après avoir couru les routes, Béranger de Mersix se fixe de nouveau à Paris et fait entrer son fils comme pensionnaire chez l'abbé Chantereau. Le père de Pierre-Jean était un agent d'affaires, ardent royaliste, qui se compromit pendant la Révolution française et fut obligé de se cacher. Il rencontre alors Charles-Simon Favart, fondateur de l'opéra-comique. Malgré ses 79 ans, celui-ci porte encore avec orgueil le titre de « chansonnier de l'armée » que lui avait donné le maréchal de Saxe. Plus tard, Béranger verra dans cette attirance la marque de sa vocation.

Las de payer le prix de la pension, son père décide de l'envoyer chez sa tante qui tient une auberge à Péronne. L'état de garçon d'auberge ne lui convient pas et il passe chez un notaire devenu juge de paix. Savant, disciple fervent de Rousseau et passionnément éducateur, M. de Ballue de Bellenglise recrute les gamins de Péronne qu'il endoctrine dans une école primaire gratuite l'Institut patriotique. Il travaille à faire de cette jeunesse des citoyens utiles à la patrie. Après la rhétorique « rousseauiste » et révolutionnaire, les recrues entonnent des chants républicains. Jamais Pierre-Jean na senti aussi profondément la puissance de la chanson. Il y puisa quelques instructions, mais sans s'initier aux langues anciennes. Pour compléter son éducation, il entre à 14 ans comme apprenti chez l'imprimeur Laisney où il parvient à s'initier à la poésie. La nostalgie de son séjour à Péronne inspirera à Béranger Souvenirs d'enfance.

De retour à Paris en 1795, Pierre-Jean, pour être commis chez son père, qui faisait alors de la banque, fait immédiatement l'apprentissage de prêteur sur gages. Son père se repose sur lui pour faire prospérer ses affaires alors qu'il prépare le retour du roi, mais la maison fait faillite. Avec les débris de sa fortune, il achète un cabinet de lecture. Pierre-Jean trouve une mansarde au sixième étage. Il passe des heures au cabinet de lecture et, revenant à sa vocation antérieure, aligne des rimes, glorifie de son mieux l'amour, les femmes, le vin, tente la satire Il se livre à la poésie, s'essayant successivement dans l'épopée, l'idylle, le dithyrambe, la comédie, et ne s'attache qu'assez tard au genre qui devait l'immortaliser. Le soir, il remonte dans sa mansarde : « Le Grenier ».

Après avoir lu Léonard et Gessner, il tâche de composer des idylles et en réussit une, « Glycère », qui parait dans « Les Saisons du Parnasse ». Après, c'est le grand poème qui l'attire et il esquisse un « Clovis », puis c'est la comédie satirique. Son goût nest pas encore très sûr et les modèles lui manquent. Dans les appartements du docteur Mellet à Montmartre, une académie de chanson se fonde où Pierre-Jean, suivant la veine du XVIIIe siècle, développe ses dons et essaie sa muse. Son ami Wilhem (1782-) adapte ses airs (comme « les Adieux de Marie Stuart ») sur ses romances dolentes.

Courant Paris à la recherche dun « protecteur », il s'adresse en 1804 à Lucien Bonaparte. Il joint à sa lettre quelque cinq cents vers, dont « Le Déluge ». Bonaparte lui donne procuration pour toucher son traitement de membre de l'Institut. En 1809, sur les recommandations d'Arnault, il est attaché comme expéditionnaire aux bureaux de l'Université. Tout en s'acquittant de sa besogne de copiste, il fait de joyeuses et piquantes chansons. Au début des années 1810, il est déjà célèbre à Péronne. On l'appelle pour présider des banquets et égayer le dessert par ses chansons. Il retrouve une veine gaillarde, libre des fadeurs de la mode, ainsi la chanson « Les Gueux », inspirée dun refrain bohème du XVIIe siècle.

Fin 1805, l'ancien Caveau ressuscite. La Clé du Caveau est publiée chaque année. Ce recueil de chansons et d'airs permet à Béranger (entré au Caveau moderne fin 1813), Désaugiers et leurs amis de faire connaître leurs chansons au peuple, mais des copies circulent déjà, et Béranger est connu pour Le Sénateur, Le Petit Homme gris, et surtout Le Roi dYvetot. En novembre 1815, Béranger hasarde la publication de quelques airs : Les Chansons morales et autres. Le succès lui donne de l'assurance et il prend position dans le libéralisme.

Après le retour du roi Louis XVIII en 1815, Béranger va exploiter les thèmes du respect de la liberté, de la haine de lAncien Régime, de la suprématie cléricale, du souvenir des gloires passées et de lespoir dune revanche. Alors que la presse nest point libre, il renouvelle la chanson dont il fait une arme politique, un instrument de propagande : il attaque la Restauration et célèbre les gloires de la République et de l'Empire. C'est le temps de La Cocarde blanche et du Marquis de Carabas. Béranger apporte la poésie dont ont besoin ceux qui ont déserté la cause royale. Le cercle de ses amitiés s'élargit et on le voit dans de nombreux salons. Il accepte de collaborer à la Minerve avec Étienne de JouyCharles-Guillaume Étienne et Benjamin Constant.

En 1820, le Vieux Drapeau est clandestinement répandu dans les casernes.

Béranger devient vraiment la voix du peuple ou « lhomme-nation » comme le dira Lamartine.

Son œuvre de poète pamphlétaire est déjà considérable : il a attaqué les magistrats dans Le Juge de Charenton, les députés dans Le Ventru, les prêtres et les jésuites partout.

Ses chansons paraissent  le 25 octobre 1821.

En 1828, il se voit condamner de nouveau, mais cette fois à neuf mois de prison et 10 000 francs d'amende. Ces condamnations ne font que rendre son nom plus populaire ; l'amende est acquittée par souscription. C'est à cette époque que le peintre Ary Scheffer, un de ses sympathisants, brosse son portrait (1828, Musée de la Vie romantique, Paris) - et que le sculpteur David d'Angers grave son profil en médaillon (même collection). Après la révolution de 1830, il traite surtout des sujets philosophiques et humanitaire]. Jaloux de son indépendance, il ne veut accepter aucun emploi de la monarchie de Juillet. En 1848 il fait partie, à l'Élysée, de la commission des secours, dignité non lucrative, mais qui convenait à son cur. À cette occasion il reçoit l'hommage de 800 chanteurs, musiciens et mendiants des rues. Ils sont conduits par son ami Aubert, syndic et doyen des chanteurs des rues de Paris.

La même année, élu représentant du peuple, il refuse de siéger. Aussi bienfaisant que désintéressé, il n'use de son crédit que pour rendre service. Il meurt pauvre : le gouvernement impérial fait les frais de ses funérailles.


Titres, filets et fleurons sur dos dorés à l'or fin
Cartouche de titre bordeaux
Avec signet

Paris
Baudouin frères, éditeurs
1821 / 1821 / 1825 / 1828