"Les temps ont bien changé. Aramis sert ses duchesses, Athos ne songe qu'à son fils, Porthos à son titre et d'Artagnan s'est attaché à un Mazarin que tout le monde abandonne. C'est le règne de l'individualisme bourgeois que Dumas dénonce, et l'élan brisé de la jeunesse, de ses espoirs, qu'il évoque avec une tendre nostalgie. Les montagnes, cette fois, ne bougent plus. Le ciel s'est assombri. Vingt
ans après, ils courent, chevauchent et ferraillent toujours, sur les
routes de France ou d'Angleterre. Leurs bras, comme leurs langues,
n'ont rien perdu de cette vigueur étincelante qui les faisait
déplacer les montagnes et réussir l'impossible. Leur amitié, dans
les moments critiques, ressoude leurs quatre lames comme limailles
autour d'un seul aimant..."
Préface de
Gilbert SIGAUX