LE BANQUET
REVUE POLITIQUE
MAI 2002 - N° 17
LA PHILOSOPHIE POLITIQUE
PEUT-ELLE ENCORE
NOUS ÉCLAIRER
SUR LA POLITIQUE ?
AUX ÉDITIONS DU CENTRE D'ÉTUDE
ET DE RÉFLEXION
POUR L'ACTION POLITIQUE
(C.E.R.A.P.),
PARIS 2002.
DESCRIPTION (extrait) :
L’ensemble des personnes que nous avons sollicitées pour ce numéro ont reçu le texte suivant que nous reproduisons tel quel et qui a été rédigé et, en général, communiqué avant le 11 septembre 2001.
«Jamais la philosophie politique n'a autant eu le vent en poupe : une partie vraisemblablement plus importante que jadis de la production philosophique en relève, au point de s'attirer des auteurs ayant puisé leurs concepts dans le champ de l'économie (John Rawls), quand ils n'y sont pas fondamentalement restés (Amartya Sen). Bien des débats historiques, notamment ceux sur la mémoire et sur les interprétations du nazisme, utilisent des notions d'abord travaillées dans le champ de la philosophie politique. Celle-ci englobe naturellement de plus en plus les travaux sociologiques (Max Weber) et ce qu'on pourrait appeler la philosophie des religions. Elle connaît certes des sous-compartiments, tel celui formé par une philosophie du droit en pleine expansion, voire par une partie de la philosophie morale (où se rejoignent notamment philosophie et économie), mais son espace propre semble s'être dilaté.
Ce feu d'artifice de la philosophie politique n'est-il pas cependant le dernier rayonnement d'une étoile qui explose ? Si la philosophie politique domine, négativement en raison du discrédit de la métaphysique et de l'extrême technicité de la philosophie du langage ou de la logique, positivement du fait de l'importance des questions qui lui sont posées comme de la qualité de nombre de ses représentants — où les historiens de la philosophie ne sont pas les moindres -, il n'est pas assuré que son triomphe ne soit pas sans ombres.
Cette interrogation sceptique se fonde sur quelques signes ou, pour le moins, sur quelques hypothèses. La première est qu'on ne saurait exclure un relatif épuisement de la discipline. Certes, les travaux de qualité continuent de prospérer. Dans les multiples champs sur lesquels elle focalise son attention, des controverses importantes ont lieu, les arguments des uns et des autres se perfectionnant. De nouvelles hypothèses interprétatives d'auteurs ou de moments historiques sont avancées. Collectivement, la communauté des philosophes politiques est sans doute plus intelligente aujourd'hui— au sens où elle est plus riche en réflexions et en problèmes - qu'elle ne l'était il y a cinquante ans. Nul ne peut raisonnablement penser d'ailleurs que ce mouvement et ce travail doivent cesser. Et pourtant, en même temps que du nouveau apparaît, la nouveauté ou le renouvellement ne sautent pas aux yeux. D'où une interrogation: au-delà de précieux et savants commentaires, qu'est-ce que la philosophie politique peut encore apporter? Est-ce d'ailleurs sa vocation que d'offrir davantage que des variations infinies sur le même ?
La deuxième interrogation concerne ce qu'on pourrait appeler la « scientificité » de la philosophie politique. Certes, aucune philosophie ne peut se prétendre «scientifique ». Pour autant, l'appareillage conceptuel de la philosophie de la connaissance et de la philosophie du langage, qui s'appuie parfois sur des sciences dures, est extrêmement développé. Dans un genre différent, une partie de la science politique s'appuie sur des observations empiriques incontestables. Or, le travail de compréhension de la philosophie politique tend à apporter une interprétation de la nature du politique par définition hypothétique. Elle ne décrit pas les faits, mais tend à construire des concepts qui les rendront compréhensibles. Elle constitue par là aussi une interrogation sur les principes et sur les références qu'utilisent les acteurs politiques eux-mêmes pour légitimer leur pratique. Plus puissante en explication que l'histoire ou la science politique, la philosophie politique est aussi moins certaine. Plus essentielle, elle est aussi plus risquée.
TABLE DES MATIÈRES :
LA PHILOSOPHIE POLITIQUE PEUT-ELLE ENCORE NOUS ÉCLAIRER SUR LA POLITIQUE ?
Christian ARSNPERGER,
La philosophie politique et « l’irréductibilité » des antagonismes
Catherine AUDARD,
La crise de la philosophie politique
Thomas BERNS,
Droits et collectifs. La philosophie politique devant l’émergence de nouveaux sujets
Laurent BOUVET, Rédacteur en chef de la Revue socialiste :
Un politiste en politique
Christian DELACAMPAGNE,
Quand la philosophie rencontre la politique
Jean-Pierre DUPUY,
La Cité-Machine
Dick HOWARD,
Trop de philosophie ? Trop de politique ?
Lucien JAUME,
De la philosophie politique et de son usage dans l’Histoire des idées politiques
Jean-François KERVÉGAN,
De l’effectivité politique de la philosophie
Gilbert LAROCHELLE,
La philosophie politique et le sens du commencement
Robert LEGROS,
Les tâches de la philosophie politique
Philip PETTIT,
Pour illustrer les atouts de la philosophie politique : la démocratie délibérative et les arguments pour la dépolitisation du gouvernement
Philippe RAYNAUD,
Philosophie politique et politique
Michael SANDEL,
Au-delà des États souverains et des « moi » souverains : l’identité politique dans le monde moderne
Nicolas TENZER,
Illusions philosophiques et réalisme politique
ACTUALITES
Stéphane ROZÈS et Nicolas TENZER,
La nouvelle donne politique française
Ève CHARRIN,
Actualité du clivage droite/gauche
MIETTES CRITIQUES
Le livre du Banquet
Politique et actualité
Politique internationale
Philosophie politique
Histoire
Société, sociologie, politique sociale
Philosophie et lettres
Sciences
Religions et histoire des religions
Brèves
LE BANQUET :
Le Banquet est une revue éditée par le Centre d’étude et de réflexion pour l’action politique (CERAP), association régie par la loi du 1er juillet 1901, à but non lucratif, indépendante de tout parti, syndicat ou groupe d’intérêts.
Le Banquet a été créé en 1992 et, à ce jour, 31 numéros (dont deux doubles) ont été publiés. Chaque numéro est un livre à soi tout seul, comportant de 230 à 500 pages, et traite de un à plusieurs thèmes. Il comporte aussi une rubrique étoffée de critiques d’ouvrages.
Les articles publiés dans Le Banquet appartiennent à de multiples champs, tant théoriques que pratiques, tant spéculatifs qu’opérationnels. Les textes politiques voisinent avec des articles philosophiques, l’histoire y côtoie l’économie, la sociologie jouxte la politique étrangère.
La plus grande diversité des auteurs est aussi la règle : les hommes politiques français (Michel Rocard, Hubert Védrine, Bernard Kouchner, Jean-Pierre Chevènement, François Hollande, Hervé Gaymard, etc.) et étrangers (le président de la République d’Allemagne défunt Johannes Rau, l’ancien président de la Commission européenne Romano Prodi, le prix Nobel de la paix John Hume, l’ancienne ministre britannique Joyce Quin, le dirigeant allemand Karl Lamers, etc.), des dirigeants d’organisations internationales (Pascal Lamy, Dominique Strauss-Kahn), les grands intellectuels de l’Hexagone (Marcel Gauchet, Pierre Rosanvallon, Vincent Descombes, Emmanuel Todd, Philippe Raynaud, etc.) comme d’ailleurs (John Hamre, Charles Kupchan, Heather Conley, Charles Taylor, Richard Rorty, Michael Walzer, Ramin Jahanbegloo), de multiples disciplines, des dirigeants patronaux et syndicaux, des hauts fonctionnaires s’expriment dans Le Banquet. Notre revue n’est toutefois pas la revue des "célébrités" : notre préoccupation est aussi, voire surtout, de faire connaître des auteurs moins connus et, si possible, de contribuer à faire découvrir de nouveaux talents.
NOTICE :
Titre : Le Banquet Revue Politique Mai 2002 N° 17 - La philosophie politique peut-elle nous éclairer sur la politique ?
Auteur : Collectif
Edition : CERAP, Paris 2002
Nombre de pages : 311 p.
Format : Broché avec rabat, 16 x 24 x 2,5 cm
Etat : Cet ouvrage est en bon état, il faut juste noter une très légère usure en bordure (visible sur la numérisation).
L'envoi sera rapide, soigné et emballé dans du papier-bulle.
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