Fondé en 1832, sous le règne de Louis-Philippe, par le journaliste républicain Charles Philipon, il devient rapidement un moyen de communication de l’opposition, dans le même mouvement railleur que l’hebdomadaire La Caricature créé en 1830. Il ridiculise avec entrain la monarchie de Juillet et la bourgeoisie et fut souvent condamné par les tribunaux.
Les lois de septembre 1835, faisant suite aux grèves et aux émeutes de 1833 et 1834, condamneront plusieurs journaux dont La Gazette, La Quotidienne, La Tribune, Le Réformateuret Le Charivari, qui est astreint à un cautionnement de 100 000 francs et doit soumettre ses dessins à l’examen de la censure. Armand Dutacq, directeur-fondateur du journal Le Siècle, rachète Le Droit et Le Charivari. Ces lois entraînent de lourdes peines d’emprisonnement et de fortes amendes pour les gérants des journaux, ainsi Massy subit-il les conséquences de ces lois, alors que la direction du journal revient à Agénor Altaroche, qui fait appel à Eugène Guinot, H. Lucas, Albéric Second, Alphonse Esquiros, Émile de La Bédollière, et les poètes Hegesippe Moreau et L.-A. Berthaud. En 1838 de nouvelles modifications sont apportées à la direction du journal, Altaroche reste rédacteur en chef et s’adjoint comme collaborateurs Albert Cler, Taxile Delord, Clément Caraguel, Laurent-Jan, F. Pyat, Philibert Audebrand et Moléri.
Sous le règne de Louis-Philippe le Charivari soutiendra 20 procès, en août 1847 le gouvernement de Guizot saisit plusieurs journaux, avec parmi eux Le Charivari, La Réforme etLa Gazette de France. La loi du 2 juillet 1861 abroge le 1er paragraphe de l’article 32 du décret du 17 février 1852, qui supprimait tout journal ayant eu dans un délai de deux ans deux condamnations ou contraventions, tandis que le senatus-consulte du 18 juillet 1866 interdit toute remise en cause de la constitution ainsi que la publication de pétitions ayant pour objet sa modification. En mai, Le Charivari comme bien d’autres journaux est averti, subissant ainsi les sanctions du gouvernement : l’Empereur ne voulant entendre parler d’une possible liberté de la presse.