GRIMOD de LA REYNIÈRE (Alexandre-Balthazar-Laurent).

                                            Réflexions philosophiques sur le plaisir; par un célibataire. Troisième édition. Revue avec soin, corrigée avec docilité, et augmentée de cinq ou six petits morceaux qui n'avaient point encore paru. Paris, 1784. In-8° de 136 pages. Reliure plein maroquin rouge, dos lisse orné, encadrements de filets dorés sur les plats, tranches dorées (coins arrondis, travail de ver sur une charnière; mouillures & tâches d'encre sur nombre de feuillets). Exemplaire très manipulé. En l'état.

                                           (BARBIER, IV, 137). Troisième édition en grande partie originale (la première, publiée en 1783, ne comprenait que 80 pp.).

                                           Précieux exemplaire aux armes mosaïquées sur les plats de la tante maternelle de l'auteur (sœur de sa mère) : Félicité-Justine de JARENTE de SENAS (Orgeval, 1743 - Béziers, 1809), fille d'Alexandre-Balthazar de JARENTE d'ORGEVAL, Capitaine de cavalerie, & d'Elisabeth-Louise de RAMBAUD; mariée à Paris en 1765 à Jacques de BAUSSET-ROQUEFORT (Pondichéry, 1743 - Montdidier, 1810), officier qui possédait un hôtel à Béziers et un château à Servian (Hérault). Séparé de sa femme, celui-ci vivait à Pondichéry en 1776. A la Révolution, il rentra à Paris où il fut à la fois joueur professionnel, escroc et espion royaliste.

                                          GRIMOD séjourna chez sa tante à Béziers en 1790.  Il en parle ainsi dans une lettre à son ami RESTIF de LA BRETONNE : "C'est une femme comme il y en a peu, et peut-être comme il n'y a point : c'est l'âme de Fénelon, l'esprit de Racine, le cœur de Sévigné, et les grâces de Ninon... Cette chère Tante a presque tous vos Ouvrages dans sa bibliothèque..."

                                          Madame de BAUSSET ouvrit à son neveu les portes des premières maisons de cette cité languedocienne, et notamment celles de l'évêque Monseigneur de NICOLAÏ, qui donnait "de petits dîners de huit à dix personnes, qui ne le cèdent en rien aux festins les plus somptueux".

                                          Ce volume, probablement relié à Paris, a assurément été offert par l'auteur à sa tante, dont aucun autre ouvrage à ses armes ne semble connu. Ajoutons qu'il n'avait pas quitté le département de l'Hérault depuis l'époque !