gravure exécutée en 1913

dimensions toute la feuille 26x16 cm 

Document authentique et original du XXe siècle


Maurice Alfred Eugène Tabuteau, né le 24 avril 1884 dans le 10e arrondissement de Paris et mort le 14 juin 1976 à Massy, est un pionnier français de l'aviation. Comme beaucoup d'autres aviateurs, ce fils d'une famille aisée, orphelin assez tôt d'un père ingénieur, a débuté dans le monde des sports mécaniques. Ephémère élève de l’École supérieure d'électricité, il entre dans la vie active comme metteur au point et essayeur de motocyclettes chez Griffon, puis comme directeur technique des taxis De Dion-Bouton. Il sera même pilote automobile : sixième de la VIIe Coupe des Voiturettes à Boulogne-sur-Mer en 1913 et participant au Grand Prix de France 1914, les deux fois sur Alda. Après guerre il est un des directeurs de l'entreprise de carrosserie de l'ancien pilote Weymann.

Il se lance dès 1909 dans l'aviation, où il enregistrera de beaux succès : la Fédération aéronautique internationale a enregistré sept records au nom de Maurice Tabuteau (des records de distance, et surtout de vitesse), en 1910 et 1912.

Le brevet de pilote no 128 lui est attribué le 1er juillet 1910. Le 19 août 1910, il remporte le prix de la ville de Bayonne, soit 1 000 francs pour avoir survolé le premier l'agglomération de Bayonne et, le 31 décembre 1910, la coupe Michelin. Le 28 septembre, il vole de Biarritz à Saint-Sébastien, où a lieu un meeting d'aviation, ce qui lui donne l'occasion d'atterrir sous les yeux du roi Alphonse XIII. Le 3 octobre il effectue le vol de retour en franchissant les Pyrénées, remportant de ce fait la coupe Brodsky.

Le 4 juin 1911, il « inaugure les voyages conjugaux » en emmenant sa femme, pour se rendre par la voie des airs chez ses beaux-parents à Samois. Engagé avec le no 1 sur biplan Bristol dans le Circuit européen en juillet10, il est à l'arrivée neuvième et dernier11 mais il a bouclé le parcours, alors que 32 concurrents ont abandonné.

Il devient pilote d'essai chez Morane-Saulnier et bat en un seul vol, le 24 janvier 1912 à Pau sur Morane-Saulnier à moteur Gnome de seulement 50 ch, les records de vitesse sur 200, 250 et 300 km et les records de distance des 2 heures et des 3 heures. Le 11 mars 1912, il frappe les esprits en réalisant, toujours sur Morane à moteur Gnome de 50 ch, le voyage Pau-Paris « dans la moitié du temps que met à le couvrir le rapide de Bordeaux » (escales déduites).

Il s'attaque le premier, en 1912, à la coupe Deutsch de la Meurthe et en est, à la moyenne de 112 km/h, le 27 avril le premier « tenant ». Mais la coupe lui est ravie le 1er mai par Hélen, qui, sur Nieuport à moteur Gnome de 70 ch, porte la vitesse à battre sur le même tour de Paris à 126 km/h. À la fin de l'année 1912, Tabuteau se range des avions pour revenir à l’automobile, comme directeur commercial des automobiles Alda. La première Guerre mondiale le ramènera un temps à l’aviation, d’abord comme moniteur de perfectionnement, puis en mission aux États-Unis où il participe au développement du moteur Liberty.