Reliure moderne demi chagrin à coins, dos à 4 nerfs, plats et gardes sur papier à motif. format in-8 23.2x15cm, XII-III-481 (mal chiffrée 483)-[5] pp. et 554-[2] pp. pages. Edition originale en deux volumes. Reliure postérieure. Envoi de la baronne Lejeune. Ex-libris Franck Villard.

Edition Originale très rare. "Populaires mémoires proches par le ton de ceux de Marbot ou de Thiébault" (Tulard, 891), ces mémoires sont aussi parmi les plus rares. Selon G. Bapst qui publia la seconde édition abrégée en 1891, ils furent tirés "seulement à une vingtaine d'exemplaires aujourd'hui complètement disparus et introuvables." (en 1891!). Le récit décrit la bataille de Marengo, le Camp de Boulogne, Austerlitz, Iéna, Eylau, Friedland, Tilsit, l'Espagne (important pour le siège de Saragosse), la guerre d'Autriche en 1809 (Eckmühl, Essling, Wagram), le divorce de l'Empereur et l'arrivée de Marie-Louise, mission en Espagne, campagne de Russie et campagne de 1813. Bref, une existence bien remplie de celui qui fut à la fois général de l'Empire et peintre d'Histoire.

ÉDITION ORIGINALE hors commerce. 2 frontispices lithographiés par Auguste Lemoine, dont un portrait du baron Lejeune en uniforme des aides de camp du maréchal Berthier d'après le tableau de Jean-Urbain Guérin (1809). « POPULAIRES MEMOIRES, proches par le ton de ceux de Marbot ou de Thiébault, appelant donc quelques réserves sur l'authenticité des faits rapportés (cf. par exemple le récit de sa pendaison en Espagne) » (Jean Tulard, Nouvelle bibliographie critique des mémoires sur l'époque napoléonienne, Paris, Droz, 1991, n° 891). GENERAL DU GENIE AYANT FAIT UNE BELLE CARRIERE D'AIDE DE CAMP ET DE CHEF D'ETAT-MAJOR, LOUIS-FRANÇOIS LEJEUNE (1775-1848) s'engagea en 1792, devint officier, et fut choisi en 1800 comme aide de camp par le futur maréchal Berthier qui le conserva près de lui jusqu'en 1812 : il servit à Austerlitz, Eckmühl, Essling, et fit partie d'une mission diplomatique en 1810 en Autriche. Fait baron de l'Empire, il fut envoyé en mission d'information en Espagne mais, fait prisonnier, échappa de peu à la mort. Il fut retenu sur des pontons anglais à Cadix puis à Portsmouth, mais réussit à s'évader. Devenu chef d'état-major du maréchal Davout en 1812, il fit la campagne de Russie où il reçut le grade de général, mais rentra à Paris sans autorisation lors de la retraite et fut mis aux fers pour cela. Pris comme chef d'état-major par le maréchal Oudinot en 1813, il fut sérieusement blessé à Hanau et admis à la retraite. La Restauration le rappela en service d'active, et il obtint sous la monarchie de Juillet un commandement à Toulouse. PAR AILLEURS EXCELLENT PEINTRE DE SCENES MILITAIRES, LE BARON LEJEUNE étudia l'art du paysage auprès de Pierre-Henri de Valenciennes à l'Académie royale de peinture, et exposa au Salon à partir de 1798. En 1805, il visita l'atelier d'Aloys Senefelder à Munich et fut par la suite un des introducteurs de la lithographie en France. Il fit également une esquisse de la future impératrice Marie-Louise en 1810. À sa retraite définitive, en 1837, il prit la direction des Beaux-Arts de Toulouse, et fut par ailleurs nommé maire de cette ville en 1841.


Beaux exemplaires, avec quelques brunissements et rares rousseurs.