gravure exécutée en 1906

dimensions toute la feuille 26x16 cm 

Document authentique et original du XXe siècle


Edmond Théry, né à Rognac (Bouches-du-Rhône) en 1854 et mort en mai 1925, est un journaliste, économiste et statisticien français.

Edmond Théry, est journaliste depuis 1879: il est entré aux quotidiens Voltaire puis La Justice de Georges Clemenceau. Il a aussi été le chroniqueur musical de La Nation. Il a collaboré ensuite aux quotidiens Le Matin et Le Figaro, et a siégé au conseil d'administration de ce journal.

Il fonde en 1892 et dirige jusqu'à sa mort l'hebdomadaire L'Economiste européen ( 32 pages d'informations économiques ). En décembre 1897, Il a été l'un des membres fondateurs avec Jules Domergue et Henry Garnier de la Société d'économie politique nationale, présidée par l'économiste et universitaire Paul Cauwès. Cette société de pensée protectionniste est liée à une association patronale protectionniste présidée par Jules Méline, l'Association de l'industrie et de l'agriculture françaises. Le choix de l'intitulé de la Société signifiait que les membres de la Société voulaient se différencier de la vénérable Société d'économie politique d'obédience libre-échangiste. Edmond Théry et Paul Cauwès étaient en effet favorables à ce que l’économie française bénéficie d’un régime douanier compensateur, protecteur et rémunérateur. Théry a aussi été partisan du bimétallisme monétaire.

Publiciste, il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont en 1901 Le Péril jaune, au sujet du décollage rapide de l'économie chinoise, qu'il redoute.

Il a été un temps « bulletinier », c'est-à-dire journaliste tenant le bulletin financier, qu'il afferme, de journaux. Notamment L'Humanité de Jean Jaurès et d'Aristide Briand, en 1907 et 1908. Des journaux d'extrême gauche font de lui en outre le plus important des quatre courtiers qui distribuent dans les journaux la manne de la publicité des emprunts au nom des grands établissements de crédit. Il serait l'agent du Crédit Lyonnais. Dans une époque où la vénalité de la presse est attestée, son hebdomadaire a en tout cas reçu de l'argent russe comme le montrent les révélations issues de la correspondance d'Arthur Raffalovitch ( Affaire Arthur Raffalovitch ). On y lit aussi cette lettre: « De ( la conversation avec le syndic des agents de change ), il résulte qu'il faut limiter l'effort défensif à quelques journaux à gros tirage (...) et qu'il fallait avoir recours à un spécialiste comme Théry ( de l'Economiste européen ) qui n'opère plus directement, mais arrange les choses ».

Il a été promu grand officier de la Légion d'honneur en 1913, sur le rapport du ministre de l'agriculture. C'est qu'il est depuis 1911 membre de l'Académie d'agriculture de France et qu'il possède un vignoble près de sa commune natale. Et qu'il a de bonnes relations avec différents hommes politiques. Ainsi, à l'occasion du millième numéro de l'Economiste européen en 1911, un déjeuner au Ritz le voit entourer d'un ancien président de la République ( Émile Loubet ), de deux anciens présidents du conseil ( Georges Clemenceau et Jules Méline ), de trois ministres ou anciens ministres, dont le ministre des finances Joseph Caillaux, ainsi que du gouverneur de la Banque de France, des directeurs des grandes banques, du syndic des agents de change. En outre, plusieurs missions lui auraient été confiées par des gouvernements français. De plus, il est l'inamovible président de l'Association de la presse économique et financière, qu'il a fondée en 1905, et il est vice-président des journalistes républicains.