JOURNAL GIL BLAS illustré

 N° 38 de 1893

BON ETAT GENERAL 

petites rousseurs éparses 

AUTRES PHOTOS et RENSEIGNEMENTS SUR DEMANDE 

SOURCE WIKIPEDIA 

À la suite de la mort d’Auguste Dumont en mai 1885, Gil Blas est repris par l’imprimeur Éloi Dubuisson qui crée le 30 mai 1891 un supplément hebdomadaire, titré un mois plus tard, le Gil Blas illustré. Vendu 5 centimes, comportant des illustrations originales en couleurs, il sert de prime aux abonnés. Les ventes commencent alors à décoller, le tirage, qui a débuté à 160 000 exemplaires, passent à plus de 260 000 en juillet 1893. Le supplément propose parfois des chansons, entre autres d'Aristide BruantLéon XanrofMarcel Legay et Yvette Guilbert, mais aussi des poèmes, dont « Première Soirée » d'Arthur Rimbaud, dans son numéro du dimanche 29 novembre 1891, quelques semaines après sa mort.

Des romans paraissent régulièrement en feuilletons notamment Au Bonheur des Dames (1882-1883), Germinal (1884) et L'Œuvre d'Émile Zola, ou X... roman impromptu3, écrit à dix mains, par Georges CourtelineJules RenardGeorge AuriolTristan Bernard et Pierre Veber. En outre, durant cette période, le journal publie beaucoup d'articles et de contes de Guy de Maupassant.

En 1896, alors qu'il vit à Paris, Albert Langen a l'idée de lancer en Allemagne Simplicissimus en s'inspirant du Gil blas illustré sur les conseils de son ami le dessinateur Steinlen.


Zola et le Gil Blas

« Un journal s'est fondé, le Gil Blas, qui, dans ses débuts, se vendait assez mal. Parfois, je questionnais curieusement les chances de succès du nouveau venu ; et ces directeurs haussaient les épaules avec un sourire de mépris, ils ne craignaient rien, ça ne se vendait pas. Puis, voilà tout d'un coup que j'ai vu le nez des directeurs s'allonger : le Gil Blas se vendait, il avait pris une spécialité de chroniques légères qui lui donnait tout un public spécial, j'entends, si l'on veut, le grand public, les hommes et surtout les dames qui ne détestent pas les aimables polissonneries. De là, en quelques semaines, la grande colère de la presse vertueuse.

Je ne veux nullement défendre le Gil Blas, mais en vérité il me semble que son cas est d'une analyse facile. A coup sûr, il ne s'est pas fondé avec l'intention formelle de corrompre la nation. Il a beaucoup plus simplement tâté son public ; les nouveaux journaux connaissent bien cette période d'hésitation, le succès ne vient pas, on essaye de tout jusqu'à ce que le public morde. Eh bien ! le Gil Blas, ayant risqué dans le tas quelques articles grivois, a senti que le public mordait ; et, dès lors, il n'a pas boudé contre ce succès, il a donné à ses lecteurs la friandise de leur goût. Spéculation ignoble, école de perversion, disent les confrères indignés. Mon Dieu ! je voudrais bien voir un journal qui refuse à ses abonnés ce que ceux-ci lui demandent. (...)

Je me suis donc abonné au Gil Blas, pour me rendre compte. J'y ai lu des articles charmants, par exemple des chroniques de M. Théodore de Banville, d'une grâce lyrique, les nouvelles si fines et si gaies de M. Armand Silvestre, les études colorées de M. Richepin ; voilà trois poètes dont la compagnie est fort honorable. Il est vrai que le reste de la rédaction est moins littéraire. »

— Émile ZolaDe la critique : la Littérature obscène, août 1880 5

Aujourd'hui

« Le Gil Blas est dans sa première année de parution mondain, un peu osé, ses confrères ne le connaissent pas assez pour le prendre au sérieux, ce qu'il n'est pas toujours du reste. Il a de bons chroniqueurs dans les potins du « Tout-Paris ». »

 Camille Moreel, 1880 à travers la presse : Dialogues et démocratie, 1997