Ces murs sont ceux de la chapelle de Sainte-Anne. Invité à y prononcer des conférences Lacan 70 ans y retrouve sa jeunesse d'interne en psychiatrie. Il s'amuse improvise se laisse aller. C'est du savoir qu'il parlera annonce-t-il et l'intention est polémique : les meilleurs de ses élèves eux captivés par l'idée que l'analyse fait le vide ont levé le drapeau du non-savoir emprunté à Georges Bataille. Non dit Lacan la psychanalyse procède du savoir d'un savoir supposé supérieurement organisé qui est l'inconscient. On n'y accède que par deux voies : la vérité d'abord (l'analysant s'efforce de dire tout ce qui lui passe par la tête) la jouissance ensuite (l'analyste interprète toujours les dits de l'analysant en termes de libido ). Deux autres voies en barrent l'accès : l'ignorance (s'y adonner avec passion c'est toujours consolider le savoir établi) et le pouvoir (passion de la puissance d'où méconnaissance de ce que seul révèle l'acte manqué). Ce qu'enseigne la psychanalyse de plus précieux c'est l'impuissance. Leçon de sagesse pour une époque la nôtre qui voit la bureaucratie au bras de la science rêver de changer l'homme dans ce qu'il a de plus profond que ce soit par la propagande (les campagnes anti-tristesse) la manipulation directe du cerveau (NeuroSpin) ou la bio-technologie .