Yvon TAILLANDIER    (Paris 1926 † Avignon 2018)


Peinture autobiographique (Billets de train, voyage…) 1986.


Acrylique et collage sur papier. 


Dimensions: H510xL650mm. 


Signé en bas à droite par l'artiste.



État de conservationBon état de conservation.


Yvon Taillandier, connu comme précurseur de la figuration libre et artiste engagé, est né à Paris en 1926 et mort en 2018. Généreux et grand humaniste, écrivain, peintre, critique et historien d’art, il s’est beaucoup exprimé pour la Paix et la Liberté, la défense des femmes et contre l’Apartheid… 

Après avoir passé les premières années de sa vie à Paris, il partit vivre près de Lyon chez ses grands-parents à l’âge de 9 ans et au fil du temps fit connaissance de Renaud Icard, un antiquaire du coin. Il y fit de nombreuses rencontres dont des philosophes ; cet antiquaire fut d’ailleurs le premier à exposer ses dessins. 

Yvon Taillandier rentra à Paris à 19 ans… plutôt attiré par l’écrit, il s’intéressa à la critique d’art et à l’histoire de l’art. Gaston Diehl, fondateur du Salon de Mai, le nomma Secrétaire du Comité du Salon de mai en 1947 et le resta pendant près de 44 ans. Ce poste lui permit d’être en contact avec tous les artistes d’avant-guerre, les plus grands peintres de l’Art Moderne ! Picasso, Chagall, Matisse, Calder, Miro, Alechinsky, Soulages, Giacometti, Braque, Nicolas de Staël et bien d’autres encore… Et il écrira bien entendu sur tous ces artistes. Le Salon de mai lui offrit également la possibilité de voyager à travers le Monde et d’être l’Ambassadeur de l’Art Moderne.
Parallèlement, Taillandier collabora à la Revue « Connaissance des Arts » de 1953 à 1968 et à la Revue du XX ème siècle de 1958 à 1983 en tant que critique d’art. 
En 1970, il fut nommé Commissaire artistique de la Biennale à Katmandou au Népal et c’est à partir de cette année qu’il se consacra entièrement à sa peinture. 

Il s’installa dans un Atelier, rue de l’Agent-Bailly (dans le 9ème arrdt de Paris), qu’il intitula « Ambassade du Taillandier-Land ». Il y travailla jusqu’en 2010.

Yvon Taillandier créa une mythologie imaginaire, son monde à lui, un univers haut en couleurs, le « Taillandier-Land » … des personnages à l’anatomie folle, extravagants et polymorphes comme les « Capitipèdes » (une tête et des pieds), les principaux habitants du Taillandier-Land, les « Centames » (des centaures améliorés, buste et plusieurs jambes humaines), les « Horizontalistes » (Capitipède muni de nombreux pieds), les « Trocébibis » (un tronc, une tête, 2 bras et 2 jambes), les « Pérabécos » (grande tête transparente qui laisse voir des paysages, machines ou habitants)… On retrouve souvent dans ses compositions, des automobiles, des avions, des hélicoptères pour lesquels il avait une véritable fascination. Et à tout cela s’ajoute la plupart du temps, des phrases explicatives ou des jeux de mots. 
Il créa sur tous types de support : papier, carton, toile, journaux, bois, vêtements, murs, meubles, poteries, livres et même une automobile ! 
De 1970 à 1974, ce fut les années des grandes compositions sur rouleaux de carton, c’est d’ailleurs à ce moment qu’apparaissent pour la première fois les personnages reliés entre eux par un tube associatif, très caractéristique de l’œuvre de Y. Taillandier, qui constituait le fil conducteur de l’œuvre. 
Sa vision touchait le merveilleux et le poétique ; et l’artiste voulait le partager avec tous ! 

Non seulement Yvon Taillandier avait du talent mais il était aussi très généreux… En 2006, il créa un Totem en bois peint de sept mètres de hauteur pour l’Hôpital Robert-Debré. En 2011, il réalisa des frises murales décoratives dans l’école de la Tour d’Auvergne (près de son atelier). 

Dans ces années-là, le crayon feutre était en vogue et l’outil privilégié car plus souple que l’acrylique (plus simple pour réaliser des grosses lignes et associer aux dessins d’enfants). 

Dans les années 2000, les figures se détachent plus souvent en blanc sur fond bicolore (noir et rouge, bleu et rouge, vert et rose…), il en tire des effets de contraste plus prononcés. On remarque aussi une forme d’horreur du vide (caractéristique de l’Art Roman), aucun pouce de papier ne reste inoccupé, et toujours un penchant pour la figure du monstre et de la difformité. 
Ainsi nous rencontrons dans toute l’œuvre de l’artiste un mélange d’ancien et de moderne. 

Yvon Taillandier peint jusqu’en 2011, s’arrêta et ne produisit que très rarement et principalement des dessins au feutre gouache (avec toujours autant de vigueur puisqu’entre 2011 et 2017, l’artiste réalisa environ 2 500 dessins avec un attachement presque enfantin aux voitures et aux avions). 

Cet artiste aura exploré toutes les facettes de l’art, son œuvre nommée « Figurative » donne autant à voir qu’à lire; on la nomme « figuration libératrice » car le spectateur doit « se sentir libre autant que l’artiste, et même plus que lui » devant ses compositions. 
Figure incontournable, fidèle ami et soutien de l’Humanité, Yvon Taillandier s’est éteint le samedi 3 mars 2018 à Avignon.  Et comme l’a souligné un ami du peintre « La disparition de Taillandier est une page définitivement tournée de l’Art du XX ème siècle ».


Photos supplémentaires sur demande. 

N'hésitez pas à poser des questions et bien regarder les photos pour les défauts. 

Expédition: Emballage soigné et rigide (plaques de carton)


Liste Taillandier