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Marie-Claire Alain ‎– Les Grandes Toccatas

Label:
Erato ‎– STU 71415
Format:
Vinyl, LP, Stereo 
Country:
Sortie:
Genre:
Style:

Tracklist Masquer Crédits

A1Toccata Et Fugue En Ré Mineur
Composed By – Johann Sebastian Bach
9:17
A2Fantiaise En Si Bémol Majeur
Composed By – Alexandre Boëly
4:53
A3Toccata En Sol Majeur
Composed By – Théodore Dubois
6:54
A4Toccata En Si Mineur
Composed By – Eugène Gigout
3:27
B1Toccata De La 5ème Symphonie
Composed By – Charles-Marie Widor
5:12
B2Carillon De Westminster
Composed By – Louis Vierne
6:14
B3Toccata En Si Bémol Mineur
Composed By – Louis Vierne
4:10
B4Toccata En Ut Mineur
Composed By – Léon Boëllmann
4:15
B5Toccata Sur "Cantemus Domino"
Composed By – Albert Alain
5:20

Sociétés, etc.

Crédits




Marie-Claire Geneviève Alain est une organiste concertiste française, née à Saint-Germain-en-Laye le 10 août 1926, et morte au Pecq le 26 février 2013. Elle compte parmi les plus illustres organistes de sa génération, de réputation internationale. Les critiques sont unanimes à louer la clarté lumineuse de son jeu, la pureté de son style, la musicalité intense et vivante de son interprétation et sa maîtrise dans l’art de la registration.
Marie-Claire Geneviève Alain est née le 10 août 1926 à Saint-Germain-en-Laye au sein d'une famille de musiciens. Elle est la fille du compositeur et organiste Albert Alain et de Magdeleine Alberty. Elle est la sœur benjamine du compositeur et organiste Jehan Alain (1911-1940), de Marie-Odile et Olivier Alain, musicologue et compositeur. Mariée à Jacques Gommier en 1950, elle a deux enfants et six petits-enfants. Son époux est mort en 1992. Après des études secondaires à l'Institut Notre-Dame de Saint-Germain-en-Laye, elle est élève de Yves Nat au piano, elle suit les cours du Conservatoire national supérieur de Paris où elle est élève de Marcel Dupré, de Maurice Duruflé et de Simone Plé-Caussade. Elle obtient les cinq premiers prix d'harmonie, de contrepoint, de fugue, d'orgue et d'improvisation. Elle est également diplômée en pédagogie musicale.Elle commence sa carrière, en 1937 dès l'âge de 11 ans, comme suppléante de son père à l'orgue de l'église Saint-Germain de Saint-Germain-en-Laye. Elle sera titulaire de cet orgue à la mort de son père en 1971. Durant toute sa carrière (1950-2010), elle donnera plus de 2 500 concerts à travers le monde. À Paris, elle joue notamment aux grandes orgues de Saint-Étienne-du-Mont, de la Christuskirche et de Saint-Merri. À Lyon, elle enregistre César Franck à Saint-François-de-Sales et joue à Saint-Pothin sur invitation d'Adrien Rougier. Elle intervient également à plusieurs reprises au festival de La Chaise-Dieu, sur l'invitation de Guy Ramona et sous la direction de Jean-Claude Malgoire notamment; Elle y enregistrera l'intégrale du livre d'orgue de Nicolas de Grigny. Marie-Claire Alain avec Maurice André au Festival Bach de Saint-Donat en 1969. Pédagogue très recherchée, justement fameuse pour ses conférences avec illustrations musicales qui l'ont amenée dans les plus prestigieuses universités américaines, canadiennes, japonaises et dans tous les grands conservatoires européens, elle fonde son enseignement sur les études musicologiques approfondies qu’elle ne cesse d’effectuer dans les domaines de la littérature organistique et de l’exécution de la musique ancienne, romantique et symphonique. Elle fut chargée du cycle de formation professionnelle pour organistes dans le cadre du conservatoire national de région de Paris (de 1994 à 2000) après avoir enseigné au conservatoire de Rueil-Malmaison de 1978 à 1994. Elle fut aussi professeur à l'académie d'orgue d'été de Haarlem aux Pays-Bas aux côtés de Anton Heiller, Luigi Ferdinando Tagliavini et Gustav Leonhardt chaque année de 1956 à 19722 puis ponctuellement en 1974, 1982, 1994. Elle a créé l'académie Jean-Sébastien Bach de Saint-Donat (Drôme) où elle a dirigé l'académie internationale d'été pour organistes autour de l'orgue Schwenkedel (1977 à 1991). Elle est l'invitée permanente de l'académie d'orgue de Romainmôtier (Suisse) (1991-2009) où elle a dispensé ses cours sur l'orgue restauré de la famille Alain. Marie-Claire Alain a fait partie de la Commission des orgues non protégées, du ministère de la Culture (1970-2009) et a longtemps fait partie de la Commission supérieure des monuments historiques pour les orgues2 de 1966 à 1984 et de 1998 à 2006. En 1975, elle inaugure l'orgue de la Sainte-Chapelle du château des Ducs de Savoie, à Chambéry, dont elle a dirigé la reconstitution, participant ainsi aux festivités du tricentenaire de l'instrument. En 1977, elle dirige la réfection du grand orgue de la cathédrale Saint-Étienne de Bourges. La discographie exhaustive a été dressée par Alain Cartayrade et a fait l'objet d'une publication dans la revue L'Orgue. Ses enregistrements, en majeure partie chez Érato : plus de quatre millions de disques vendus, deux disques d’or, un laser d'or remis par l'Académie du disque français. Elle a réalisé plus de 220 gravures sur disque et plus d'une soixantaine de CD. Intégrales : J. S. Bach (trois intégrales), Buxtehude, Bruhns, Georg Böhm, Couperin (3 versions), Grigny (3 versions), Daquin, Pachelbel, Mendelssohn, Franck (2 versions), Jehan Alain (3 versions) et les concertos de Poulenc, Chaynes, Haendel, J. S. Bach, C.P.E. Bach, Haydn, Mozart, Vivaldi, Charpentier (Te deum H 146) la plupart avec l'orchestre de chambre Jean-François Paillard, et qui lui ont valu plus de quinze Grands Prix du disque et de nombreux Diapasons d’or. Liszt, Widor, Vierne et Messiaen ont aussi fait l'objet de plusieurs CD. Elle a, entre autres, réalisé de nombreux enregistrements d'œuvres pour trompette et orgue avec le trompettiste Maurice André. En 1966, elle enregistre la Symphonie no 3 avec orgue de Camille Saint-Saëns sous la direction de Jean Martinon. Avec les mêmes interprètes elle enregistre en 1971 le Concerto pour orgue, Timbales et Orchestre de Francis Poulenc. En 1991, elle est de nouveau à l'orgue pour la Symphonie no 3 de Saint-Saëns, cette fois sous la direction de Georges Prêtre. En 2001 elle est à l'orgue pour l'enregistrement du Te deum de Berlioz sous la direction de John Nelson. Sa première intégrale de l'œuvre pour orgue de J. S. Bach en 24 disques (1959-1967) lui valut le prix Edison (Amsterdam) et celui de la plus grande réalisation phonographique mondiale Académie Charles-Cros (Paris) en 1968. La ville de Lübeck lui a décerné (1976) le prix Buxtehude, couronnant son action en faveur de la musique ancienne allemande. À Copenhague elle s'est vu attribuer le prix de musique de la Fondation Léonie Sonning pour sa deuxième intégrale J. S. Bach (1980). À cette occasion, elle a été décorée de l'Ordre royal de Dannebrog. La ville de Budapest lui a décerné le prix Franz Liszt (1987). L'American Guild of Organists (AGO), section New York, l'a déclarée Interprète de l'année en 1984 et l'American Guild of Organists lui a attribué en 1999 sa plus haute récompense pour son immense carrière.



La cathédrale Sainte-Croix d'Orléans

La première cathédrale, attribuée à saint Euverte, est construite au VIIe siècle, et porte déjà à cette époque le nom de Sainte-Croix. Différentes cathédrales et chapelles, à tour de rôle romanes et gothiques, se sont succédées sur le site, détruites et reconstruites au fil des aléas de l'histoire et des guerres de Religion.

La seconde cathédrale échappa par miracle à la destruction par les Normands mais fut ensuite détruite par un incendie. La troisième cathédrale commencée au Xe siècle, continuée au XIe par l'évêque Arnould II et achevée au XIIe, était une des plus vastes de France: elle comptait des doubles collatéraux, un choeur surélevé à la manière de Saint-Benoist qu'entourait un déambulatoir agrémenté d'alvéoles, et une belle façade appuyée par deux tours. Mais, construite sans doute trop rapidement, elle menaça de tomber en ruines au bout de 200 ans.

En 1278, l'évêque Robert de Courtenay décida, au lieu de la restaurer, d'édifier une autre église dans le style nouveau qui fleurissait en France. En 1287, son successeur, Gille Pasté, posait la première pierre. La nouvelle cathédrale comportait un choeur gothique soutenu par de magnifiques arcs-boutants. Ce choeur fut complété par des chapelles absidales à la fin du XIIIe siècle et par des chapelles latérales au cours du XIVe.

Au début du XVIe siècle, la cathédrale, commencée deux cents ans auparavant par Robert de Courtenay, est presque achevée. En 1512, une grosse boule dorée surmontée d'une croix est hissée sur le clocher qui vient d'être élevé au-dessus de la croisée des nefs. Dans les années qui suivent, le raccord avec le transept roman est terminé; quatre travées neuves permettent à la nef d'atteindre le portail qui s'encastre entre ses deux vieilles tours.

En 1567, débute la deuxième guerre de religion, et Orléans est à nouveau occupée par les protestants qui s'acharnent bientôt sur les églises. Déplorant ces excès, Condé, à la tête des protestants, fait murer les portes de la cathédrale pour éviter de nouveaux saccages. Cependant, un petit groupe de huguenots fanatiques, déçus de voir Condé prêt à traiter avec les catholiques, s'introduisent dans la cathédrale dans la nuit du 23 au 24 février 1568 et la font sauter. Les piliers s'effondrent, entraînant le clocher, la sphère de cuivre le surmontant, les voûtes du choeur, et la nef. Seules restent intactes les chapelles rayonnant autour du choeur, ainsi que les deux premières travées de la grande nef.

Henri VI, le 9 août 1599, décide de la reconstruction, financée par le trésor royal. L'organisation d'un jubilé à partir de novembre 1600 permet de réunir les fonds nécessaires. Le 18 avril 1601, le roi Henri IV pose la première pierre de la nouvelle cathédrale. À la fin de son règne, l'ossature (grand corps) est terminée, et entre 1615 et 1620 il est recouvert d'un comble dans lequel un espace vide est réservé pour le clocher. La construction du choeur débute alors. Il est terminé et vitré en 1623. De 1627 à 1636, on édifie le transept. Vers 1643, l'aile nord est terminé et on commence la construction du clocher, par une lourde flèche surnommée la pyramide. En 1690, l'aile sud est terminée et la cathédrale semble terminée, mais les travaux doivent continuer car la pyramide ne tient pas et doit être démolie. La construction du nouveau clocher commence à la fin du règne de Louis XIV et se termine en 1723.

En 1739, commence l'édification du portail monumental surmonté des deux tours, en prolongement de la grande nef. La façade, jusqu'à la base des tours, est terminée en 1773. Les deux premiers étages des tours sont construits durant les dix années suivantes, alors qu'il faut renforcer le portail qui menace de s'effondrer. On peut ensuite s'occuper du troisième étage, constitué d'une couronne aérienne surmontée d'un ange à chaque coin.

Entre 1822 et 1829, le parvis est couvert sur toute sa largeur par un perron monumental et la terrasse supérieure dallée. L'inauguration officielle de la cathédrale se fait le 8 mai 1829 à l'occasion du 400e anniversaire de la délivrance d'Orléans par Jeanne d'Arc.

En 1854, le clocher qui s'inclinait de façon inquiétante, est démoli puis reconstruit, et enfin inauguré en 1858. En 1859, Mgr Philippe-Antoine-Philibert Dupanloup, évêque d'Orléans, fait placer dans la cathédrale les vitraux du choeur, oeuvre de Lucien-Léopold Lobin.

Enfin, la cathédrale Sainte-Croix est la seule cathédrale de France à ne pas avoir été consacrée par le clergé... La légende dit que, Dieu l'ayant bénie lui-même, toute autre consécration n'était pas nécessaire!

L'orgue

L'orgue de tribune

Un marché passé le 3 mai 1523 entre le chapitre d'Orléans et le facteur d'orgues Alexandre des Oliviers témoigne pour la première fois de la présence d'un orgue en la cathédrale Sainte-Croix. Réparé en 1556 par Claude Delagrange, cet instrument fut détruit, en 1568, lors de la destruction de la cathédrale par les Huguenots au moment des guerres de religion. En 1657, l'organier bourguignon Noël Grantin installe un nouvel instrument. En 1707, l'instrument est achevé par Jean Brocard. En 1757, des travaux sont confiés à Jean-Baptiste Isnard, neveu de Jean-Esprit et nouvellement installé à Orléans.

Le 8 mai 1806, l'architecte orléanais Benoist Lebrun, paroissien de Sainte-Croix, fait don à Mgr Étienne-Alexandre-Jean-Baptiste-Marie Bernier, alors évêque d'Orléans, de l'orgue de l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire, qu'il avait acheté en 1796 lors des ventes des biens nationaux. Cet instrument avait été construit en 1631 et transformé en 1705. Son buffet des XVIIe et XVIIIe siècles était très classique avec ses cinq tourelles au grand corps, les plus hautes étant aux extrémités, et trois autres au positif de dos. L'instrument ne quitte Saint-Benoit-sur-Loire qu'en 1821, malgré la résistance des habitants, et est acheminé à Orléans par bateaux sur la Loire. Inutilisé depuis le départ des moines en 1789, l'instrument est en assez mauvais état. C'est le facteur parisien Louis Callinet qui est chargé de son remontage en 1822, sur une tribune spécialement construite à cet effet dans le transept sud de la cathédrale, car à cette époque la tribune actuelle n'est pas encore construite, de même que les dernières travées de la nef. Ses 45 jeux, dont 12 jeux d'anches, sont répartis sur quatre claviers manuels et pédalier à la française, avec ravalement jusqu'au Fa. Son caractère évolue d'une esthétique encore classique vers une esthétique un peu plus romantique. Le buffet d'origine a été agrandi et profondément remanié, même s'il conserve dans son ensemble une esthétique typique des XVIIe et XVIIIe siècles. Les sculptures actuelles des tourelles, les atlantes et la tête d'ange au culot de la tourelle centrale du grand corps appartenaient au buffet d'origine. Des travaux de Callinet subsistent une bonne partie de la tuyauterie encore en place de nos jours, surtout aux sommiers de Positif, de Grand-Orgue et de Pédale.

Très vite, on s'aperçoit que la tribune construite pour recevoir l'orgue s'affaisse entraînant des dérangements mécaniques. Callinet intervient mais s'inquiète, un menuisier contrôle le niveau de la tribune et certifie que celle-ci n'a plus bougé. En 1836, Callinet estime que le mécanisme pourrait rapidement ne plus se mouvoir mais l'architecte s'obstine à dire que les poutres qui ont pris une légère courbure ne fléchissent plus. Néanmoins il faut maintenir l'orgue par des tiges de fer accrochées au mur ouest.

En 1861, nouvel affaissement, l'instrument devient de plus en plus difficile à utiliser. En 1866, une poutre de la tribune casse entraînant un tassement de la mécanique qui est complètement disloquée. En 1869, Aristide Cavaillé-Coll est chargé de présenter un devis des travaux à effectuer. En 1870, la guerre survient et 10 000 soldats français furent faits prisonniers et internés dans la cathédrale. Au cours d'une nuit, ils saccagent le Grand-Orgue.

En vue de le reconstruire, le chapitre fait appel en 1878 au plus célèbre facteur du moment, Aristide Cavaillé-Coll (1811-1899), qui avait déjà réalisé, en 1846, l'orgue de chœur de la cathédrale. Le facteur souhaita, pour améliorer l'acoustique en ce très long vaisseau qu'est la cathédrale Sainte-Croix, réduire de quelques mètres la hauteur de la tribune mais la fabrique s'y opposa. C'est cet orgue, riche de 54 jeux disposés sur quatre claviers manuels et pédalier, que nous pouvons toujours apprécier aujourd'hui. Depuis l'inauguration par l'organiste Alexandre Guilmant le 5 février 1880, l'instrument a heureusement peu subi de transformations majeures hormis l'installation d'un ventilateur électrique en 1921. Il résista aux bombardements de 1940 et ceux de 1944 ainsi qu'aux multiples intempéries. Son esthétique sonore n'a de plus pas été touchée par la vague néoclassique en vigueur à partir des années 1930.

En 1949, Robert Boisseau procède au nettoyage et aux réglages. En 1955, il est décidé de restaurer l'orgue et de procéder à des modifications conformes au goût du moment avec en particulier la dotation de jeux propres au clavier de bombarde. Mais l'argent manque, la restauration traîne.

En 1973, l'organiste Marie-Claire Alain rédige un important rapport sur l'instrument afin d'obtenir le classement auprès de la Commission Supérieure des Monuments Historiques. Elle précise que l'instrument « de très grande classe (…) est un témoignage parfaitement authentique de l'œuvre du grand facteur Cavaillé-Coll ». Elle y ajoute cependant qu'un gros relevage s'impose avec urgence. Le classement fut adopté en juillet 1974, et les travaux de relevage furent confiés à la manufacture d'orgues Haerpfer en 1978. Au cours de ces travaux, le diapason (La = 435 Hz) a été rehaussé (au La = 440 Hz) pour pouvoir organiser des concerts « Trompette et Orgue » alors très en vogue. Cette opération a malheureusement nui à la clarté de l'orgue, devenu plus flûté. En 1981, le chapitre de la cathédrale octroie à la maison Haerpfer un marché pour exécuter une restauration de l'orgue et la cathédrale retrouve ce bel instrument qui fait depuis l'admiration de nombreux organistes et amateurs d'orgue et qui est l'objet d'enregistrements réguliers. En 1996, l'organier Bernard Huvry réalise certains travaux sur l'instrument.

L'instrument d'Aristide Cavaillé-Coll est original à plus d'un titre, en comparaison avec les autres orgues contemporains de ce facteur. D'une part, le Positif de dos a été maintenu, et n'a pas été vidé de sa tuyauterie. Ensuite ce même Positif comporte un Plein-jeu autonome de 5 rangs. D'autre part, la présence d'un clavier de bombarde qui appelle les anches, le Cornet et le Plein-jeu du Grand-Orgue n'est pas sans rappeler l'extraordinaire orgue Isnard de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, avec son clavier de résonnance qui permet de jouer les jeux de pédale. L'orgue possède en outre à la pédale une Bombarde de 16', chose courante, mais aussi une autre bombarde appelée Contre-bombarde 32' mais qui en fait est à la quinte de la Bombarde de 16' précitée, soit une hauteur réelle de 10 2/3', ce qui est extrêmement rare et inusité. Dans l'ensemble, l'orgue est de style romantique, avec ses nombreux huit-pieds, ses jeux étroits et ses flûtes harmoniques, mais il annonce fortement les orgues symphoniques; il constitue ainsi une charnière décisive dans l'évolution esthétique de l'orgue à la fin du XIXe siècle.

L'élégante console est en fenêtre, entre le Positif et le grand buffet. Les quatre claviers (dans l'ordre Positif, Grand-Orgue, Bombarde et Récit) ont chacun 56 touches (d'Ut à Sol) et le pédalier 30 notes (d'Ut à Fa). Seul le Positif est en mécanique directe, tandis que les autres claviers disposent de l'assistance pneumatique par machines Barker. Les tirants de registres, disposés de manière très classique de part et d'autre de la fenêtre, sont de section ronde et à leur extrémité est disposée une pastille de céramique avec le nom des jeux, ce qui donne une petite touche XIXe siècle. Les pédales d'appel de jeux, d'octaves et d'accouplement sont en métal, ainsi que la pédale d'orage située à gauche du pédalier, l'expression du Récit est à bascule.

L'intérieur du buffet est très ordonné et très soigné, l'espace y est distribué généreusement, facilitant ainsi l'accès aux différentes parties de l'instrument. On peut distinguer d'une part le buffet de Callinet, et d'autre part, derrière ce dernier, l'extension faite par Cavaillé-Coll jusqu'au mur ouest de la cathédrale, et qui comprend des sommiers de pédale, les réservoirs primaires, le ventilateur et le récit expressif. La position des sommiers, répartis côté Ut et côté Ut #, est globalement classique: Grand-Orgue au centre, Pédale aux extrémités (dans le buffet Callinet ainsi qu'à l'extérieur, le long du mur occidental), Récit expressif surélevé, derrière les sommiers de Grand-Orgue, et Positif accroché à la tribune. La mécanique est disposée de manière très rationnelle, sauf peut-être la machine Barker du Récit trop excentrée.

Les sonorités de l'orgue sont très belles, bien équilibrées, très claires (certainement encore plus avant 1980), qu'il s'agisse des jeux solistes ou bien des ensembles de jeux. Cependant la configuration de la cathédrale, qui peut provoquer des décalages et de la réverbération nuisibles à l'effet musical, incite l'organiste à faire très attention à son jeu et à accorder une importance toute particulière à la registration ainsi qu'à l'équilibre et à la dynamique des masses sonores, qu'il s'agisse de la musique de Bach, de Couperin ou de Franck. À apprécier surtout la douceur des flûtes (harmoniques ou non), la clarté du plein-jeu de Positif, des anches et du fonds d'orgue, la chaleur de la voix humaine et du basson au Récit, le caractère soliste de la montre de 8', enfin, toutes les qualités sonores d'un orgue de qualité.

Malheureusement, le temps fait irrémédiablement son œuvre, et le prestigieux Cavaillé-Coll aurait maintenant besoin d'une véritable restauration, au cours de laquelle il pourrait retrouver toute sa splendeur avec son diapason d'antan, tel que le facteur l'avait pensé.