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Olivier Messiaen / Louis Thiry – L'Ascension / Les Corps Glorieux
Calliope – CAL 9926
CD, Album
1986


Les Corps Glorieux45:31
1Subtilité Des Corps Glorieux4:50
2Les Eaux De La Grâce2:53
3L'Ange Aux Parfums6:00
4Combat De La Mort Et De La Vie16:20
5Force Et Agilité Des Corps Glorieux3:34
6Joie Et Clarté Des Corps Glorieux6:01
7Le Mystère De La Sainte Trinité5:23

L'Ascension23:40
8Majesté Du Christ Demandant Sa Gloire À Son Père5:37
9Alléluias Sereines D'une Âme Qui Désire Le Ciel6:14
10Transports De Joie D'Une Âme Devant La Gloire Du Christ Qui Est La Sienne4:30
11Prière Du Christ Montant Vers Son Père7:10

Orgue Metzler de la Cathédrale Saint-Pierre de Genève.
Enregistré en 1972.
℗ Arpège 1986 et © Calliope 1986.

Louis Thiry, né le 15 février 1935 à Fléville-devant-Nancy et mort le 27 juin 2019 à Mont-Saint-Aignan, est un organiste, improvisateur, professeur et compositeur français. Louis Thiry obtient un premier prix d'orgue dans la classe d'orgue de Jeanne Demessieux au conservatoire de Nancy en 1952 et se perfectionne à l'Institut national des jeunes aveugles de Paris auprès d'André Marchal, dont il apprécia particulièrement l'enseignement. Entre 1956 et 1958, il est élève de Rolande Falcinelli et obtient un premier prix d'orgue et d'improvisation du Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Il commence sa carrière d'organiste aux claviers de l'orgue de l'église de Baccarat en 1958 avant de devenir organiste titulaire de l'orgue de l'Église Saint Martin de Metz de 1961 à 1972. À Metz, il commence à donner des cours d'orgue. Parmi ses élèves messins, on compte l'écrivain et dramaturge Bernard-Marie Koltès ainsi que l'organiste Norbert Pétry (professeur d'orgue du conservatoire à rayonnement régional de Metz). À Rouen, Louis Thiry est organiste titulaire des orgues historiques Lefebvre (xviie siècle) de la chapelle de l'hôpital Charles-Nicolle, et professeur au conservatoire de Rouen (1971 à 2000). Parmi ses anciens élèves du conservatoire de Rouen on peut citer : Alain Mabit, Vincent Bénard, Nicolas Pien, Dominique Cointrel, Jean-Luc Étienne, Vincent Evrard, Vincent Fouré, Vincent Erhart, Claire Labat-Lecaulle, Benjamin Alard, Céline Frisch ou Jérôme Alexandre… L'un d'entre eux, François Ménissier, lui a succédé en 2000 au CNR de Rouen. Il fait partie de l'Académie d'orgue de Saint-Dié. Il est particulièrement reconnu pour ses interprétations des œuvres d'Olivier Messiaen1 et de Jean-Sébastien Bach dont il a enregistré L'Art de la fugue et Le Clavier bien tempéré. Louis Thiry a donné de nombreux concerts et enregistrements à travers le monde, explorant tous les styles musicaux, des compositeurs du Moyen Âge à ceux d'aujourd'hui. Les amateurs de musique du xxe siècle ont particulièrement apprécié ses interprétations d'Olivier Messiaen, de Jean-Pierre Leguay, de Pierre Vidal ou encore d'Alain Mabit dont il a créé Night songs. Son grand intérêt pour la musique d'aujourd'hui n'a jamais empêché Louis Thiry de se pencher avec une égale passion sur la musique ancienne. Le dernier enregistrement qu'il a réalisé est d'ailleurs consacré à Guillaume de Machaut, Guillaume Dufay et Josquin des Prés. En musique baroque, Louis Thiry a donné de nombreux concerts avec des musiciens tels que les chanteurs Henri Ledroit, Dominique Visse, Dominique Vellard ou le violoniste Patrick Bismuth avec lequel il se produit régulièrement en concert. Il s'éteint le 27 juin 2019 à l'âge de 84 ans.


La cathédrale protestante Saint-Pierre est, depuis 1535, l'église protestante principale de Genève. Auparavant, elle fut pendant mille ans, dès la fin du IVe siècle, l'église cathédrale de l'évêque catholique de Genève.

À travers les siècles, la cathédrale a été toutefois davantage qu’un lieu de culte, elle est aussi un « temple civique » où se tient l'assermentation du gouvernement cantonal.

Depuis juillet 2009, la cathédrale est inscrite dans la liste d'honneur « du patrimoine européen » en raison de son importante valeur historico-culturelle pour l’histoire européenne.

Historique

La première cathédrale, appelée « cathédrale nord » par les archéologues, remonte à la fin du IVe siècle (350-375). Elle est intégrée dans un ensemble qui comprend en outre un baptistère et une église, des édifices d'habitation et d'administration pour l'évêque qui est l'homme le plus important de la cité.

Aux alentours de 380, cette cathédrale mesure 32 mètres (105 pieds) de longueur par 15 mètres (49 pieds) de largeur. Elle se dresse sur les fondations du grand bâtiment résidentiel dont les axes ne se coupent pas à angle droit, ce qui explique la tenue légèrement en biais de l'église. Elle ne possède qu'une entrée latérale précédée d'un vestibule. La nef est séparée en deux par une légère barrière dans le but de créer une scission entre les fidèles privilégiées et les autres, le choeur est également séparé de la nef par une barrière.

En 390, l'évêque fait construire une nouvelle cathédrale au sud. Le baptistère est alors déplacé pour l'harmonie de l'ensemble. Entre les trois bâtiments se loge un atrium permettant de circuler d'une cathédrale à l'autre. Cette cathédrale est construite en tant qu'église secondaire et est destinée aux enseignements religieux et aux lectures de textes sacrés. Elle mesure approximativement la taille de sa jumelle et son architecture paraît plus soignée. La nef, dotée de deux rangées de colonnes, est à nouveau séparée en deux, délimitant ainsi les zones entre les deux classes de fidèles. Le choeur, quant à lui, est totalement interdit aux laïcs par un mur.

En 443, l'augmentation du nombre de moines pousse l'évêque à faire agrandir le choeur de la cathédrale nord de 11 mètres (36 pieds).

En 500 et 501, l’incendie provoqué à Genève par la guerre fratricide opposant Gondebaud à Godégisile, cause de sérieux dégâts aux bâtiments. Les frères s’allient pour la reconstruction de la ville et apportent des modifications à certains bâtiments. En 513-514, Sigismond, fils de Gondebaud, reconstruit la cathédrale nord et demande au pape Symnaque des reliques de saint Pierre.

De 550 à 600, le choeur de la cathédrale nord-est entièrement reconstruit. L’abside est rebâtie et les annexes latérales sont associées au chœur pour former un transept à croisée. Un baptistère est aménagé près du choeur de la cathédrale nord à la fin du VIe siècle.

La reconstruction de la cathédrale sud nécessite le démantèlement de plusieurs édifices, car l'emplacement privilégié est très dense et les terrains difficiles à trouver. Le caractère architectural de cette troisième cathédrale varie beaucoup des édifices antérieurs. Cependant, son abside monumentale ressemble fortement à celle de la cathédrale nord, elle aussi dotée de contreforts. Au début de la construction, des piliers carrés, bâtis sur une solide maçonnerie formant un chaînage horizontal et séparant la cathédrale en trois nefs, supportent les grandes arcades de la cathédrale. Le chœur, légèrement surélevé par rapport aux nefs, est accessible à travers deux portiques latéraux et fermé par une barrière.

Au IXe et Xe siècles, la troisième cathédrale est agrandie par-dessus les baptistères et, vers l'an 1000, l’ensemble du groupe épiscopal est à nouveau réorganisé et restauré. Les changements viennent sans doute d’une envie d’unifier le complexe architectural à travers un seul et unique bâtiment. Tout commence avec le prolongement à l’est du plan à trois nefs par de très puissantes fondations et une crypte voit le jour. Le plan de ce deuxième chœur indépendant s’inspire sans doute de la célèbre crypte du monastère Saint-Bénigne de Dijon, restaurée au XIe siècle et dotée elle aussi d’un double déambulatoire.

En 1160, le premier prince-évêque de Genève, Arducius de Faucigny, entame la construction de l’actuelle cathédrale romano-gothique, étape qui s’étendra jusqu'à la fin du XIIIe siècle.

En 1232, l'édifice menace de ruine à la suite d'un arrêt des travaux à cause d'un désaccord entre l'évêque Aymon de Grandson et un dignitaire ecclésiastique. Celui-ci en informe le pape, mais les travaux ne reprennent pas. En 1234, l'archevêque de Vienne décide que l’évêque doit faire reprendre les travaux. Par la suite, la construction de la cathédrale s’achève presque à la fin du XIIIe siècle, à l'exception des tours.

Placée au cœur des conflits qui opposent les seigneurs locaux, la cathédrale devient une citadelle entre 1289 et 1300. L'office religieux cesse d'y être célébré et le bâtiment est endommagé par les pierres catapultées depuis le Bourg-de-Four et par les nombreux incendies qui ont lieu au XIVe siècle.

En 1441, une catastrophe détruit une partie de la cathédrale. Le mur septentrional de la nef s'effondre, entraînant dans sa chute les voûtes de la nef, écrasant la salle capitulaire et une partie du cloître. La majeure partie de la nef est reconstruite, excepté les grandes arcades et la travée I jusqu'au niveau des coursières de la claire-voie. Une partie de la voûte est également refaite. Dans le chœur des dommages importants sont remarqués, ceux-ci ayant dû être provoqués par un important mouvement d'est en ouest, puis de son retour. Les grands piliers du transept et du chœur réagissent avec élasticité ce qui a minimisé les dégâts dans cette part de la cathédrale. Seules les coursières de triforium et de la claire-voie et les claveaux des arcs formerets se sont effondrés ou se sont décalés les uns par rapport aux autres. Pour la réfection, les responsables choisissent de remplacer les éléments les plus endommagés et en retaillant simplement le déplacés, ce qui n'a pas pris beaucoup de temps.

Le chœur, la croisée du transept et la travée I sont reconstruits en 1444 et le vaisseau central l'est en 1449.

Avec l'arrivée de la Réforme protestante, le destin de la cathédrale change brutalement. Le 8 août 1535, Guillaume Farel y prêche la Réforme pour la première fois devant une foule immense. C'est l'après-midi de ce même jour, durant les vêpres, que des iconoclastes dévastent la cathédrale en y brisant les statues, en détruisant tout le mobilier, les ornements liturgiques et les vases sacrés et en lacérant les images ou en badigeonnant les scènes historiées qui n'étaient pas en conformité avec le nouveau culte réformé. À la suite de cet événement, le Conseil décide, le 10 août 1535, de suspendre la messe provisoirement. Cette précaution ne sera en réalité pas relevée, et la messe sera ainsi abolie. La Réforme sera officielle à Genève le 21 mai 1536. Par ailleurs, durant 23 ans, Jean Calvin y lit et explique les Saintes Écritures.

Lors des révolutions de Genève, dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, la cathédrale est le théâtre de troubles importants et sert de dépôt de munitions. Un tribunal révolutionnaire, donnant à la cathédrale le nom de Temple des Lois, y est mis en place en 1794 et les cultes n'y sont plus célébrés jusqu'à l'occupation française de 1798.

De 1878 à 1888, sous la direction de l'architecte Louis Viollier, des travaux en sous-sols et une restauration de la chapelle des Macchabées sont exécutés. Des travaux supplémentaires en sous-sols et la restauration de la cathédrale sont exécutés de 1890 à 1901.

Après la séparation de l’Église et de l’État en 1907, le bâtiment devient propriété de l’Église protestante de Genève.

Des travaux de restauration sont entrepris en 1973 suivis de travaux archéologiques en 1976.

Architecture extérieure

La cathédrale subit de nombreuses modifications à la suite de travaux de restauration et de reconstruction, des guerres et des incendies successifs. Au fil du temps, les ajouts et les rénovations ont modifié l'intérieur et l'extérieur du bâtiment. À l'extérieur, les changements les plus visibles, sinon les plus importants, sont certainement la construction de la tour sud, l'ajout du portique, l'adjonction de la chapelle des Macchabées, expression du gothique flamboyant réalisée vers 1400-1405 à l'initiative du cardinal Jean de Brogny, la reconstruction de la tour nord et la mise en place de la flèche est plus moderne, elle date de 1895.

Au XVIIIe siècle, comme la partie occidentale de l'édifice menaçait ruine, la décision est prise de substituer une façade néoclassique à la façade romane. Elle fut réalisée sur les plans de l'architecte Benedetto Alfieri entre 1752 et 1756.

En général, l'extérieur présente une confusion de styles : une église romane avec une façade comprenant des colonnes néoclassiques, deux tours carrées qui ne sont pas identiques et enfin un clocher moderne qui s'élève par-dessus le tout.

Le premier carillon de la cathédrale date de 1749. Il comportait alors huit cloches. Restauré en 1850 puis à nouveau en 1897, il cesse définitivement de fonctionner en 1930. Le carillon actuel fut construit en 1931 en collaboration par la fonderie Rüetschi, d'Aarau, et la maison Paccard, d'Annecy-le-Vieux. Jusqu'en 2011, il comportait 19 cloches. Depuis, il en compte 37.

Architeture intérieure

Construite pour le rite catholique, l'avènement de la Réforme, avec sa philosophie d'austérité bouleverse l'intérieur de l'édifice, le vidant de tout ornement et recouvrant les décors polychromes du Moyen Âge. Les dernières œuvres d'art qui ont orné cette cathédrale, à l'origine entièrement peinte à l'intérieur, incluent le premier tableau de paysage réaliste : le retable de Konrad Witz (1444) avec une représentation de la rade de Genève comme cadre de la pêche miraculeuse avec le Christ et saint Pierre. Ce tableau est maintenant au Musée d'Art et d'Histoire.

datant du XVe siècle, possèdent des miséricordes fascinantes. Celles-ci ont survécu, car elles n'étaient pas dans la cathédrale à ce moment-là, elles proviennent de la Chapelle des Florentins (aujourd'hui détruite). Une partie du mobilier a aussi été épargné, car leur destruction aurait été alors coûteuse en réparations.

La nef est austère, mais présente un mélange plaisant d'architecture romane et gothique. On y retrouve le plus vaste ensemble de chapiteaux romans et gothiques de Suisse tandis que les vitraux remontent aux travaux de restauration du XIXe siècle.

La chapelle des Macchabées

Anciennement appelée « chapelle de la Vierge », elle devient chapelle des Macchabées en raison de la présence possible de reliques des frères Macchabées. La construction de la chapelle est décidée en 1397 et sa construction débute en 1406 et est achevée en 1411. Son commanditaire, le cardinal Jean de Brogny la conçoit comme une chapelle funéraire. Après sa mort en 1426, son tombeau, aujourd'hui disparu, est l'oeuvre du sculpteur bourguignon Jean Prindale. L'orgue se trouve probablement à l'emplacement probable du tombeau du cardinal.

Le style architectural de cette chapelle était, lors de sa réalisation, dans le plus pur style du gothique flamboyant. La Réforme transforma cette chapelle en entrepôt puis, du XVIIe au XIXe siècle, elle accueille des salles de classe sur trois étages créés dans cette optique. Au XIXe siècle, la chapelle récupère le statut d'édifice religieux. En 1878, une vaste campagne de rénovation est entreprise rendue nécessaire par les adaptations architecturales et artistiques peu respectueuses des siècles précédents.

Les derniers vestiges encore en état de conservation sont des fresques représentant des anges musiciens. Conservées au Musée d'art et d'histoire, elles sont remplacées par des copies à l'identique réalisées par Gustave de Beaumont. Les vitraux datent de la même époque. Enfin, la chapelle comporte un grand nombre d'éléments rappelant la Réforme dans son aspect politique: écussons de cantons combourgeois, symboles héraldiques de Genève, etc. Elle abrite l'autel de Saint-Pierre exécuté par Konrad Witz en 1444. À la Réforme, cet autel fut épargné.

La chapelle constitue depuis sa restauration un très bel exemple de style néogothique.

Les orgues

L'orgue de tribune

Il y eut un orgue dans la cathédrale dès le XVIe siècle. Mais le premier instrument important fut celui construit par le facteur Samson Scherrer, en 1757. C'était un grand orgue avec Positif de dos et une partie instrumentale de type classique français.

Le deuxième grand orgue fut un orgue du facteur français Joseph Merklin, inauguré en 1866. Ce fut un instrument symphonique français à traction mécanique avec quatre claviers et utilisant une machine Barker.

Le troisième grand orgue fut un orgue de la maison Tschanun, inauguré en 1907. C'était un instrument à traction pneumatique avec trois claviers, un buffet de style gothique et pédale basée sur une Soubasse de 32'. C’était un exemple typique de ces instruments romantiques construits du début du XXe siècle jusque vers 1930 et qui foisonnaient encore dans les années 1960.

Comme le système de traction commence à se détériorer, deux expertises sont commandées, en 1957, au musicien Viktor Schlatter, organiste du Grossmünster de Zurich, et au facteur Ernst Mulheisen, de Strasbourg. L'un et l'autre sont catégoriques : une réparation et une électrification seraient, à long terme, plus onéreuses que la construction d'un nouvel instrument.

Une campagne de financement est organisée en 1960 et 1961 pour recueillir les sommes nécessaires. La composition de l'instrument s'élabore et un appel d'offres est lancé. Deux firmes répondent et, après études, le contrat est accordé à la firme Metzler & Fils, de Dietikon (Suisse) le 8 janvier 1962. La conception du buffet est confiée à Poul-Gerhard Andersen, de Copenhague (Danemark). Le nouvel instrument comprend 67 jeux répartis sur quatre claviers avec traction mécanique des claviers et électrique des jeux.

Fin août 1963, le vieil orgue est démonté et un orgue de choeur de 11 jeux prend la relève en attendant le nouvel instrument.

Les choses n'avancent pas aussi vite que prévu. Il y a du retard. D'une part, le 21 janvier 1963, une conduite d'eau mal protégée contre le gel crève. Une partie de la voûte est abîmée. D'autre part, lors du démantèlement de l'orgue Tschanun, on s'aperçoit que le mur du fond avait été véritablement massacré lors de l'installation de l'orgue en 1907. Il faut le remettre en état.

En avril-mai 1965, l'ancienne tribune est démolie et une dalle de béton, ancrée seulement dans le mur de fond, est coulée. Le montage du nouvel instrument a lieu en juillet, la peinture en juillet-août et l'harmonisation se déroule d'août à octobre.

L'orgue est inauguré le 21 novembre 1965.

Le Grand-Orgue est situé au centre de l'instrument. Sa façade est formée par la Montre 8'. Sa pyramide sonore est basée sur une Montre 16', laquelle se situe devant le Récit. À côté des jeux habituels d'un orgue de cette taille, mentionnons les Chamades 8' et 4'. La Trompette 8' et la Bombarde 16' situées dans le buffet sont d'esthétique allemande classique.

Le buffet du Positif est une réplique en plus petit de celui du Grand-Orgue. C'est la Montre 8' qui est en façade. À côté du Plein-jeu et du Cornet, il y a un Cromorne.

Le Récit est placé plus haut, un peu en retrait. Oberwerk allemand, Récit romantique français? C'est le clavier qui a donné le plus de souci à ceux qui ont pensé l'orgue, à ses constructeurs et qui a été le plus discuté. Plusieurs jeux proviennent des orgues de Tschanun et même de Merklin. Ce sont le Salicional, la Voix céleste et les anches 8' et 4'. Le Hautbois s'appelait Hautbois-Basson; c'étaient en fait deux demi-jeux. Metzler a atténué la rupture de timbre entre le Hautbois et le Basson.

Juste au-dessous du Grand-Orgue et juste au-dessus de la console sont logés les petits tuyaux que fait parler le quatrième clavier : l'Écho. À côté du Bourdon 8', de la Flûte 4' et de la Cymbale claire et menue qui s'appuie sur un Principal 2', une Petite-Sesquialtera de caractère nordique peut colorer le Plein-jeu ou servir à former un Cornet 4'. Deux belles anches à l'allemande complètent l'ensemble: une Voix humaine 8' et une Régale 16'.

Les deux grandes tourelles qui encadrent le corps du buffet logent les tuyaux de la Pédale. Le Plein-jeu est basé sur le Principal 16' dont on admire les gros tuyaux en façade.

La composition sonore de cet instrument s'inspire de l'orgue nord-allemand de la fin du XVIIe siècle (style néo-baroque), mais il incorpore quelques jeux d'inspiration française (Cornet, Cromorne) et quelques jeux d'anches de l'époque romantique (1907).

À l'origine, le système Orégis, inventé quelques années auparavant par le Genevois Pierre Riondel, avait été choisi pour gérer les combinaisons. Il pouvait garder en mémoire 72 combinaisons. Ce système a donné toute satisfaction pendant de nombreuses années. Puis, à cause de l'usure, il est devenu moins fiable. Finalement, il est remplacé par un nouveau combinateur, plus performant, nommé Incoset, et qui permet d’enregistrer 256 combinaisons.

De janvier à avril 2003, l’orgue a été complètement démonté, tous les tuyaux ont été nettoyés, les sommiers, qui avaient quelques fuites, ont été réparés. La mécanique a été entièrement revue et, dans la mesure du possible, améliorée. La maison Metzler a chargé le facteur Johannes Roehrig de la direction du chantier. Certains jeux ont été réharmonisés, pour donner plus de rondeur à la sonorité, mais dans l’ensemble, l’orgue n’a pas été modifié.

L'orgue de choeur

L'acquisition d'un orgue de chœur a toujours été envisagée. Au moment de la construction de l'orgue de tribune en 1965, ce projet a été mis en veilleuse pour des raisons financières.

En 1970, la paroisse demande un devis au facteur Xavier Silbermann, de Thonon. L'offre de ce dernier étant intéressante, elle lui passe commande. Le financement a été assuré presque totalement par la Fondation des Concerts de la Cathédrale.

Les jeux de 8' et 4' sont divisés en basse et dessus. La séparation est située entre le do3 et le do#3. La pédale est en tirasse obligée. Cet orgue est placé sur un chariot et peut être facilement déplacé.

Cet orgue a été utilisé pour la première fois le 26 octobre 1972, dans un concert où participaient la Psallette et l'Orchestre de la Suisse romande. L'inauguration officielle eut lieu le 18 janvier 1973.

L'orgue de la chapelle

Commandé à la firme Walcker, de Ludwigsburg (Allemagne), l’orgue fut construit et installé au cours de l’année 1888 et inauguré le 3 février 1889.

À part le remplacement de la soufflerie manuelle par un moteur électrique, l’orgue de la chapelle nous est parvenu dans son état d’origine. Logé dans un buffet néogothique, qui s’intègre parfaitement à l’ensemble du décor de la chapelle, l’orgue est placé sur le côté gauche du chœur, dans une niche qui était destinée à contenir le tombeau du Cardinal de Broigny. C’est pour abriter son tombeau que ce prélat avait fait construire la chapelle, mais ses restes n’y ont jamais séjourné!

Le buffet se développe tout en hauteur. La console est située sous les sommiers, dans une sorte d’alcôve. Les sommiers sont à pistons.

C’est le plus ancien orgue à traction mécanique de Genève. Il est témoin de la bonne facture allemande de la fin du XIXe siècle. Les timbres ont du caractère, et, malgré ses dimensions restreintes, il possède une puissance sonore remarquable.