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Une gravure XIXe

Publiée dans L'Architecture du Ve au XVIIe siècles et les Arts qui en dépendent (1853-1857) par Jules Gailhabaud (1810-1888)

24,5cm x 32cm

Dessin et gravure par J. Huguenet


La basilique Saint-Martin, habituellement appelée basilique Notre-Dame, est un centre de dévotion à la Vierge, comprenant la chapelle Notre-Dame datant de 1335 et l’église actuelle datant de 1409. La basilique est de construction gothique; en 1775, elle a été surmontée d’une lanterne baroque.


La statue de la Vierge de la Miséricorde (haute de 95cm) a été offerte par Machteld du Brabant à la ville de Halle en 1267. Cette statue remarquable trône au-dessus du maître-autel. Le livre d’or, conservé dans la crypte, mentionne 59 miracles ainsi que les noms d’une dizaine de milliers de membres de la confrérerie.


Dans la chapelle de Trazegnies, un magnifique retable en albâtre représente les sept Sacrements.

Dans le déambulatoire, on peut admirer la chapelle Notre-Dame et neuf autres chapelles rayonnantes. Les fonts baptismaux en laiton sont originaires de Tournai (Doornik) et datent de 1446. Le tabernacle attire le regard par ses fines sculptures; le lutrin en laiton (15e siècle) en forme d’aigle déployant ses ailes nous révèle une autre richesse de la basilique.


C’est le pape Pie XII qui élève l’église au rang de basilique en 1946.


Petite anecdote: après son mariage avec le prince Philippe, la princesse Mathilde a offert son bouquet de mariée à la Vierge de Halle.



Statue de Notre-Dame de Hal

Cette statue a été offerte en 1267 par Sophie de Thuringe. Elle faisait partie de l’héritage que Sophie obtint de sa mère, sainte Elisabeth de Hongrie. L’évènement est rappelé dans l’un des vitraux de la chapelle de Notre-Dame. La statue représente Marie donnant le sein à l’Enfant Jésus. Il y apparaît le lien intime existant entre la mère et l’enfant. Ce thème date de l’art primitif chrétien de l’époque byzantine. Lorsque la ville fut assiégée en 1489 et 1580, Marie aurait recueilli les boulets de canon en son sein du haut des murailles de la ville. Depuis lors son visage aurait noirci à cause de la poudre de canon. En réalité, la tête et les mains de la statue étaient argentées à l’origine. L’oxydation de l’argent explique probablement la couleur noire de la statue.

La chapelle Notre-Dame

La statue de dévotion de la Vierge se trouvait dans cette chapelle jusqu’en 1866. Elle est à présent placée sur le maître-autel. Le buste dans le mur nord est celui de Juste Lipse, le premier historien ayant écrit l’histoire de la ville de Hal. En face de ce buste se situe la tombe de Joachim (†1466), fils de Louis XI, dauphin de France. Les deux vitraux représentent "l’histoire de Notre-Dame de Hal" et "la vénération de la statue de dévotion".


Chœur principal

Contre les colonnes du chœur à 5 pans, sont posées, sous baldaquin, les statues des douze apôtres avec leurs attributs. En quelque sorte, ils président la messe. Leur place contre les piliers est également symbolique : ils sont en effet les piliers sur lesquels Jésus a bâti son Eglise. Les statues datent du 14e siècle. Trois d’entre elles, celles de Jean, de Pierre et de Paul, se distinguent par leur silhouette tordue et leurs traits burinés.


Chapelle de Trazegnies

Cette chapelle a été construite en 1467 par le seigneur de Trazegnies. Le retable en albâtre de style Renaissance date de 1533 et se trouvait jadis sur le maître-autel. Il a été réalisé par le sculpteur de Charles-Quint. Les sept sacrements y sont représentés dans sept médaillons répartis sur deux étages. Au dessus trônent les Pères de l’Eglise et les Evangélistes. Au centre : la statue équestre de saint Martin.



Déambulatoire

Tout autour du chœur principal se situent neuf chapelles absidiales. Quelques précisions (en commençant du côté gauche) :

• 3e chapelle : le vitrail comporte des scènes de la vie de Marie et de la Sainte Famille. Le tabernacle est emmuré dans le contrefort. Les portes en cuivre portent la date de 1409. Sur la partie avant, en relief, « Le lavement des pieds » et « La dernière Cène » ;

• 4e chapelle : la partie arrière du tabernacle montre « L’entrée de Jésus à Jérusalem » et « L’agonie du Christ au jardin des oliviers ».

• 5e chapelle : vitrail réalisé par A.Verhaegen, offert par la reine Marie-Henriette, deuxième reine des Belges. Y figurent « La naissance de Jésus », « L'adoration des rois mages » et « La fuite en Egypte ».


Chœur

Le maître-autel (1910) a été construit à l’occasion du 500e anniversaire de la consécration de l’église. Le tabernacle et le retable bas sont ornés de médaillons en argent aux motifs eucharistiques. En 1946, le Pape a élevé l’église Saint-Martin en basilique mineure. De part et d’autre de l’autel se trouvent les insignes de reconnaissance : le conopeum, un parasol rouge et or à franges, et le tintinabulum, la clochette de la basilique. Les stalles en chêne des deux côtés de l’autel sont de style néo-gothique. A remarquer : les magnifiques parois et les sièges au-dessous desquels on trouve des figurines sculptées.


Chaire de vérité

Cette chaire de vérité du 17e siècle a pour thème la Foi. Sous la cuve, une femme portant la croix symbolise la Foi. Elle tente, à l’aide de la croix et de deux anges, de détruire les péchés et l’incrédulité, représentés par de la vermine. La cuve et la paroi murale présentent les évangélistes. La colombe sous le dais symbolise le Saint-Esprit. La chaire est surmontée par la statue du Bon Pasteur portant un agneau sur les épaules.


Baptistère

A l’extérieur, le baptistère est couronné par un dais en forme de pomme. Les fonts baptismaux en cuivre (1446) ont la forme d’un calice. Ils sont portés par huit lions couchés. Dans le nœud du pied, on reconnaît les quatre Pères de l’Eglise latine. Le couvercle a trois étages : 1) les douze apôtres ; 2) statues équestres des saints Martin, Hubert et Georges ; 3) le baptême du Christ par Jean-Baptiste dans le Jourdain.


Portail pare-vent sous la tour

A cet endroit une dalle commémorative portant la date « 9 et 10 julyt 1580 » rappelle l’assaut de la ville par Olivier van den Tympel, ainsi que le fait que la ville a échappé aux iconoclastes. En-dessous se trouvent 32 boulets de canons, rappelant l’occupation par Philippe de Clèves. Le vitrail dans le mur ouest représente saint Martin, patron de l’église. La tour a une hauteur de 71 m et renferme un carillon de 54 cloches d’un poids total de 13 tonnes.