Le complexe de Di
Dai Sijie
Éditions : Gallimard
Année : 2003
350 : Pages
Format : 14 x 20 cm
Après avoir étudié la psychanalyse pendant dix ans en France, Muo
revient dans son pays d’origine, la Chine. Auréolé de son savoir et de
sa connaissance de la langue française, il n’en reste pas moins un être
pétri de timidité, puceau, dont l’amour unique, l’énigmatique "Volcan de
la Vieille Lune", croupit dans les geôles du parti unique. Exerçant son
métier de manière frénétique, se délectant des rêves de ses patients
comme un gourmet d’une assiette de caviar, Muo décide de tenter de
corrompre le juge Di, responsable de l’emprisonnement de sa bien-aimée.
Loin de se satisfaire d’un simple bakchich, le juge exige, en échange de
sa clémence, une vierge que l’homme de science devra lui servir sur un
plateau. Une quête qui mènera ce freudien convaincu aussi loin que le
permettra son esprit fantasque.
Après le formidable succès de Balzac et la petite tailleuse chinoise,
Dai Sijie est de retour avec un livre atypique mettant en scène un
personnage loufoque, attachant, chevalier servant d’une école révolue
qui enseigne l’amour total, la galanterie et l’honneur. Penchant sur Muo
un regard sans complaisance, il nous conte les efforts désespérés et
les aventures farfelues de ce psychiatre décalé, amateur de culture
française et de confessions intimes. Le livre vaut alors tout autant
pour le destin de son héros, l’humour de situations baroques et
insolites, que pour les multiples destins de ceux qui croisent la route
de Muo et de son insatiable curiosité. --
Présentation de l'éditeur
Le personnage principal, Muo, a été frappé par la grâce
psychanalytique en France, où il a vécu un long exil. En 2000, il repart
pour la Chine à la recherche de Volcan de la Vieille Lune, sa fiancée
qui a été emprisonnée des années plus tôt pour avoir divulgué hors de
Chine des photographies. Muo fait office de psychanalyste ambulant, et
sous l'étendard freudien il progresse difficilement vers son aimée, à
travers un pays qu'il reconnaît difficilement.
Les péripéties du «
binoclard » occidentalisé Muo, puceau illuminé à la recherche de son
amour perdu à travers une Chine métamorphosée, tentant de propager la
doctrine freudienne dans des esprits encore marqués de matérialisme
maoïste, de féodalisme, de croyances médiévales et de paillardise
chinoise (lui qui professe les théories pansexualistes du grand Viennois
sans avoir jamais fait l'amour…) prend des allures don quichottesques à
la fois surprenantes et comiques. On retrouve ici l'inventivité du
premier roman, le don exceptionnel de conteur de Dai Sijie, dans un
registre où l'on ne l'attendait pas. La fantaisie débridée, cocasse,
farfelue du récit déroute souvent, mais développe un charme absolument
singulier