'Un collège de ZEP où règne la violence. Des jeunes qui rackettent leurs camarades et s'acharnent tout spécialement sur Benoît... Et pour finir une bagarre qui tourne mal et fait la une des médias en pleine campagne électorale :

Tabassé par qui tu dis ? Des moutards de sa classe. Un groupe de cinq dont un bougnoul et un négro. Mais c'est bon ça. Essaie d'en savoir plus.

Les politiques bien sûr s'emparent de l'événement.

Cela pourrait-il renverser les tendances on n'a pas encore de sondages...

Puis le soufflé retombe et tout le monde oublie - sauf ceux que le drame a touchés de près : la mère de Benoît (qu'est-elle devenue après plus de douze ans ?) ; deux de ses profs Geneviève et Étienne ; et Laurent son copain de classe que le passé et le remords vont rattraper.



Une histoire des personnages si justes qu'on les dirait vrais. Peut-être le sont-ils ? Ils résonnent dans les mémoires. L'écriture n'y est pas pour rien. Elle est même tout dans ce roman généreux.

Un auteur qui bouscule en douceur et n'hésite pas à côtoyer les grands mots même s'il ne les impose pas à ses lecteurs : la chute et la régénération le remords la foi la grâce et la puissance de l'amour.

Car Jean-François Mézil est un homme de ce monde. Il visite avec gravité et tendresse les grandes failles de notre société qui nous touchent de loin de près la violence adolescente la solitude le poids des ans et des vies pas drôles. Et pourtant que d'humour de drôlerie d'émotion de charme dans ce troisième roman publié aux Éditions Feuilles !
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