' Où que l'on soit au Ladakh à Istanbul à Mexico à Badajoz au Mont Athos à Bénarès ou dans les îles de la Sonde la règle est de voyager léger. Pas question d'emporter papier à lettres et enveloppes au fond d'un sac à dos. La carte postale achetée en bord de route comme au coin d'une rue devient la solution idéale. Rédigée sur le champ (bazar bus stand trottoir tea stall bivouac) et expédiée séance tenante. [.]En fait le recours aux cartes postales était des plus épisodiques et ne devait devenir fréquent que quelques années plus tard au bénéfice exclusif de mon ami Yanny Hureaux qui pouvait ainsi me suivre à saute frontière depuis sa clairière ardennaise de Gespunsart. Sans qu'il le sache j'usai de son prénom pour ajouter à mes jeux d'écriture un nouvel atout littéraire d'un genre désormais spécifique et immuable : la carte à Yanny. À partir de 2002 l'année qui vit la mort rapprochée de mes parents dont il avait été le visiteur attentionné et le soutien le plus fidèle les envois devinrent systématiques. Dès que je quittais l'hexagone fût-ce pour un jour une semaine ou quelques mois je ne dérogeais jamais à cette habitude qui n'avait rien d'une contrainte tout juste d'un réflexe fraternel. ' (André Velter)L'originalité du Jeu du monde réside en sa forme : une série de cartes postales envoyées des quatre coins du monde par André Velter à son ami Yanny coincé dans l'Hexagone pour cause de handicap. Ces courts textes vont de la pure impression à la méditation en passant par de véritables poèmes en prose. Le lecteur a la sensation d'ouvrir un herbier littéraire et géographique. En quelques lignes nous sommes à Pékin on tourne la page et nous voilà à Izmir. On ne résiste pas à ce monde en raccourci.Du même auteur à paraître simultanément : Loin de nos bases (collection blanche)