Très bon état Voilà le cannabis débarrassé des oripeaux dont l affublent trop souvent les a priori opposés et également néfastes des ligues de vertu et des idéologies laxistes car il s agit bien d un drame humanitaire massif sous nos yeux au coin de nos rues à la sortie de nos lycées voire de nos collèges. Le cannabis est ici démasqué par les victimes elles-mêmes. Enfin ! C est là toute l originalité de ce livre courageux que de délivrer une vérité en un va-et-vient entre réflexion philosophique et pratique quotidienne montrant que le cannabis s attaque non seulement aux corps mais surtout aux intelligences aux sensibilités aux discernements. Une vérité inquiétante car les chiffres le sont et il faut avoir le courage de les regarder en face. Une vérité nourrie d espérance et il faut écouter ceux qui s en sont sortis blessés certes fragiles sans doute mais forts justement de leurs blessures de leurs fragilités. Au-delà du masque d une drogue non pas douce mais lente la parole est donnée à ceux qui vivent au jour le jour ce drame et cette espérance. S agissant de la consommation du cannabis il y a bien loin du discours à la réalité ! C est cette réalité que côtoie quotidiennement l auteur responsable d une maison d accueil spécialisée dans le centre de la France (Pellevoisin). Crises d angoisse incoercibles abandon des études dépressions sévères parfois irrémédiable basculement dans la schizophrénie... Voilà une réalité contre laquelle ne peut pas grand-chose le discours irresponsable de ceux qui ne connaissent pas une réalité trop souvent engluée dans des considérations pseudo intellectuelles qui laissent sans voix ceux qui savent mais ne disposent pas des moyens d expression qui font le régal des plateaux télévisés. L auteur lui est certes un homme de terrain mais c est aussi un intellectuel doté d un solide bagage philosophique qui irrigue le livre sans pédanterie mais sans concession à l à peu près. Le lecteur est invité à un va-et-vient saisissant entre l intelligence des situations et leur poids d humanité (voire trop souvent hélas de déshumanité).