Jacques Guy Pfeiffer
 Longwy 
Visage
 Terre Cuite Vernissée 
Signée et datée 1985 Artiste Lorrain Femme Nue
Hauteur 37 cm
Très bel état voir photos

De 1963 à 1966, il est élève au Lycée Technique Jean-Paul Aubé de Longwy, il effectue chaque année pendant les vacances scolaires un stage professionnel dans les ateliers de l’usine des Hauts-Fourneaux de la Chiers (1963, ajusteur-mécanicien ; 1964, tourneur ; 1965, fraiseur ; 1966, technicien dessinateur au bureau d’étude). En parallèle, il développe son intérêt pour les arts plastiques et expose au Centre d’Art Lorrain1 (1968) particulièrement des céramiques dont il maîtrise les rudiments depuis que son père lui a construit en 1957 un four à bois. Initié à la céramique par sa grand-mère maternelle et un oncle, tous deux faïenciers, il bénéficie de l’aide de son père thermicien-chimiste et de son instituteur. Il obtient de l’argile auprès de la Société anonyme des Produits Réfractaires de Longwy, usine établie dans la rue voisine de son domicile parental puis se fournit en barbotine et émaux auprès de la Société anonyme des Faïenceries de Longwy, fabrique proche du domicile de ses grands-parents paternel. Il y apprend de 1956 à 1965 les savoir-faire spécifiques à cette céramique, notamment l’apprentissage du frittage des émaux avec le chimiste Delceux, successeur de Carpentier, ingénieur ancien élève de Sèvres2,3. Il présente ses productions dans les expositions, notamment des grandes coupes décoratives à sujets allégoriques ainsi que des panneaux muraux4 sur carreaux de faïence.

(Image 1) Lexicographie céramique, 2000

En 1966, il interrompt un stage de technicien pour préparer le concours d’entrée aux Beaux-arts et s’inscrit à l’école de Metz (aujourd’hui : École supérieure d’art de Lorraine) alors installée dans les vestiges de l’église Saint-Pierre-aux-Nonnains, l’une des plus anciennes églises du monde et la plus vieille de France. Il continue ses études pendant son service militaire et sort diplômé en 1969. Deux professeurs sont à la source de sa construction éthique : Gérald Collot (conservateur du Musée de Metz, peintre lithographe et historien de l’art) et Claude Goutin (Grand Prix de Rome 1956 de sculpture, auteur du "La Fayette" érigé dans le Jardin Boufflers à Metz), avec qui il entretient une longue amitié. Il se lie également avec les frères Mougin, fils du céramiste d’art Joseph Mougin (1876-1961): Bernard (sculpteur Grand Prix de Rome) et François (chef de travaux au Lycée céramique de Longchamp) dont il modèle les bustes et écrit la biographie familiale5,6.

Il épouse Danielle Noël en 1967 avec qui il aborde la céramique et la mosaïque. Il transfère la même année son atelier de Longwy à Lexy. Conjointement il entreprend une carrière d’enseignant en arts plastiques, design et histoire de l’art (Éducation Nationale)7. Il entreprend à la Sorbonne une thèse doctorale "Le savoir des faïenciers aux xviiie et xixe siècles. Le rôle de l’écrit dans la transmission du savoir-faire", formation doctorale « Histoire et civilisation de l’Antiquité à nos jours », qu’il soutient le  à l’Université de Nancy 2, sous la Présidence de Madame Simone Mazauric, avec comme rapporteurs du jury les docteurs d’État Jean Rosen et Maurice Picon, fondateur de l'archéométrie française et du laboratoire de céramologie de l’Université de Lyon 2, thèse validée par le Jury avec mention « Très honorable » et attestée le 17 octobre par la Secrétaire Générale de l’Université Madame Odile Thibier. La thèse fait l’objet d’un accord de publication avec l’éditeur Faton, en attente de l’iconographie définitive. Il présente en 2001 sa « Lexicographie céramique » au collège Européen de Technologie (cf image 1). Il intervient dans des institutions culturelles et colloques (Musée du Louvre "Clodion et la sculpture française" (ISBN 2-11-003019-4), Musée national de Sèvres, Musée de Sarreguemines, Musée de Sarrebourg, Musée de Moustiers-Sainte-Marie, Musée de la Perrine (Laval), Musée Royal du Cinquantenaire (Bruxelles), High Museum of Art d’Atlanta (USA), Musée national du Niger, Niamey), Keramik Museum (Mettlach) et professionnelles (Master 2 Conservation Restauration du Patrimoine, École de Condé (Président de Jury), Printemps des Potiers, Formation des Huissiers Officiers Vendeurs, IUT de l’Université de Nancy). En 2006, il est nommé Membre du Conseil des Métiers d’art par Monsieur le Ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres et élu à la Présidence nationale de la commission Formation.

La Ville de Longwy lui confie en 1972 le poste de conservateur du musée municipal dont il assure la fondation du département « Émaux de Longwy » 8,9 jusque 1981, assurant la fonction d’expert pour les Douanes de Longwy. Avec son épouse, il écrit la première monographie consacrée à l’histoire de la faïence à Longwy "La Faïencerie de Longwy, Essai analytique", s.e, 1977, opuscule relatant les souvenirs de Monsieur le baron Fernand d’Huart suivi de 28 autres ouvrages de références universitaires et de nombreux écrits dans des revues françaises et étrangères : (Allemagne : Die Kunst des raku ), Belgique (Collect), États-Unis (French ceramics, Masterpieces from Lorraine), Luxembourg (Revue Technique Luxembourgeoise, Association  des Ingénieurs, Architectes et Scientifiques, Catalogues du Musée National du Luxembourg), Suisse (Temperature, Swiss ceramics). Expert auprès des Douanes de Longwy10,11 et de commissaires-priseurs, l'abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson lui confie en 2021 le commissariat et l’écriture du catalogue documentaire de la grande exposition retraçant l’histoire des deux faïenceries de Longwy : "Les Émaux, l’Or Bleu de Longwy" 12,13 (ISBN 978-2-901714-07-1). Préfacé par le Président de la Région Grand Est, l'ouvrage est qualifié d'être un « remarquable travail d’historien de l’art ».