Paire de flacons
Porcelaine peinte et réhaussée de dorure
Dimensions : C. 11,5 (cm.)
Paris, deuxième moitié du XIXe siècle

Intéressante et riche paire de flacons à l'imitation de coussins, les angles ornés de pampilles, la dorure imitant la passementerie. Le fond, en réserve, est orné demotifs floraux ainsi que d'oiseaux bariolés. Modèle peu courant mais plébiscité : il semble qu'il soit en particulier produit chez les frères Darte ; mais on le retrouve encore un siècle plus tard chez Le Tallec. Notre paire avec ce décor luxuriant est vraisemblablement produite chez les Darte, en témoigne une paire de cache-pots avec un décor analogue et signés à la vignette, vente Bauvais Enchères, 18 mai 2019.

La manufacture de Darte
A l'origine trois frères, ils se lancent en 1795 dans la porcelaine et achètent une usine rue de Charonne, parallèlement ils ouvrent une boutique au Palais Royal. En 1804, ils se séparent à l’amiable. C'est ainsi que les frères Louis Joseph et Jean François fondent une nouvelle société, conservant le nom de Darte Frères et s’installe rue de la Roquette, tandis que Joseph Darte se maintient sous «Darte Ainé à Paris» et s’installe à la rue de Popincourt.
Les frères prospèrent (de 80 à 100 ouvriers en temps de paix) et une publicité de 1809 annonce que la manufacture porte le titre « Manufacture de porcelaine de S.A.I. Madame Mère de S.M. L’Empereur et Roi ». En 1816, un deuxième magasin ouvre au 16, rue Vienne (le premier au Palais Royal était déjà actif depuis 1798). La manufacture participe à l’exposition de 1819 et remporte comme en 1806 une médaille d’argent. Pourtant, les choses se complique dès 1820 et trois ans plus tard les frères se divisent les biens de la société mise à mal. En 1824, Louis Joseph s’associe à l’un de ses fils, Auguste Remi, mais l’activité périclite 1 an plus tard. En 1828, la faillite est prononcée.

La porcelaine dure à Paris au début du XIXème siècle
Contrairement aux faïenceries, les manufactures porcelainières furent très florissantes sous l’Empire, notamment à Paris. La période 1800-1820 peut être considérée comme l’âge d’or des porcelaines à Paris. Dix neufs manufactures existaient déjà à Paris en 1800 mais seules sept d’entre-elles furent fondées sous l’Ancien régime: Dihl et Guérard, Houzel, Lemaire et Josse, Pouyat et Russinger, Schoelcher, Despréz et Nast.
Au contraire de la période des vingt dernières années du XVIIIème siècle, marquée par le passage de la rocaille à la simplicité antique, les trente premières années du XIXème siècle connurent l’inverse, évoluant de la sobriété antique vers le rococo. 

Rapport de conditon : petites usures, un cheveu