Lettre copiée sur l'original envoyée à Messieurs les généraux BERTRAND et MONTHOLON exécuteurs testamentaires de Mr l'Empereur NAPOLEON à PARIS.

"Messieurs lorsqu'en 1815, je quittai l'Empereurà la Malmaison, je lui offris un de mes plus beaux colliers de diamants, heureuse qu'il acceptât une chose qui pouvait lui être utile et que je tenais de ses bontés. Il s'informa en détail de ma fortune et s'en inquiéta pour ses neveux et voulut me faire un billet de deux cent mille francs que je refusai longtems car je mettais du prix à lui témoigner ma reconnaissance sans en recevoir de nouveaux bienfaits ; il insista ou ne voulait pas accepter ce qui dans ces circonstances lui semblait nuire à l'existence de ses neveux. Le billet fut donc reçu il avait trois mois de date, je m'en assurai le payement chez Monsieur Lafitte banquier. Je conservai toujours cette somme dans le cas où elle pourrait jamais devenir nécessaire à l'Empereur. Depuis sa mort, j'en ai disposé, selon ses désirs qui sont ma loi. Je vous en previens donc, Messieurs pour que vous vous attendiez à trouver cette somme de moins dans sa succession. Je suppose qu'il n'y a pas d'article dans son testament qui puisse faire mention de ce qu'il regardait comme un acquittement de mon collier et que moi j'ai toujours aimé à considérer comme un don de lui, aussi me suis-je empressée  malgré mes faibles moyens de concourir aux pensions accordées aux docteurs O'Méara, Stokoe, l'huissier Santini et je les continuerai toujours, s'il n'est rien laissé.
Recevez Messsieursl'assurance de toute ma considération".
Augsbourg, ce 7 février 1822  signé HORTENSE.
Copié sur l'original.

Format 20 x 31 cm sur papier fort...