LA COUR DE HOLLANDE SOUS LE REGNE DE LOUIS BONAPARTE

Par un AUDITEUR

Editions Carpentier et Cie Editeurs et Ponthieu Libraire au Palais Royal, Paris 1826
RELIE, XVIII + 432 PAGES. Avec pièces justificatives et notices biographiques des personnages de la cour cités.

ORNE D'UN PORTRAIT EN FRONTISPICE DE LOUIS NAPOLEON EX ROI DE HOLLANDE 1806 - 1810

Seconde édition

Reliure dos CUIR rouge, titres et filets dorés.
Intérieur très frais.

"Curieux et interessant ouvrage dû au chef du garde-meuble de Louis Bonaparte, Athanase Garnier 1767-1837, qui donne en outre de précieuses notices biographiques sur les personnages de la cour de Hollande à l'époque du royaume de Louis Bonaparte 1806-1810" (Tulard, Bibliographie Critiques des Mémoires Napoléoniens, 298).

LOUIS BONAPARTE ROI DE HOLLANDE 1806-1810.
UN ROI ET UN REGNE REHABILITES PAR LES HISTORIENS.
" L’image trop répandue et longtemps entretenue par l’historiographie classique d’un Louis Bonaparte mélancolique, hypocondriaque, maladroit, docile, faible et médiocre, s’évanouit. En réunissant très exclusivement à ses côtés la fine fleur universitaire néerlandaise spécialiste de la révolution batave et des années napoléoniennes – dix-neuf archivistes, doctorants, enseignants-chercheurs, historiens, historiens des arts, du droit et de la pensée politique –, Annie Jourdan présente le jeune frère de l’empereur sous un nouveau visage. Au fil des communications, Louis Bonaparte apparaît en homme mûr, autoritaire, sûr de lui, de ses choix et de sa politique. C’est un « bon roi », apprécié de ses sujets et dont il respecte les opinions, un monarque d’inspiration française ayant accepté de se faire Hollandais, un prince soucieux de « nationaliser sa monarchie et de devenir un roi national ». Car là réside tout l’intérêt de ce portrait peint à plusieurs mains. Non seulement le caractère, les motivations, les ambitions et les devoirs du roi Louis Bonaparte sont finement saisis mais en plus, la mise en place d’une monarchie inédite dans un pays républicain et de tradition fédéraliste ainsi que le dilemme de son attachement à la France et de sa fidélité envers sa nouvelle patrie sont mis en lumière de manière très juste.
Annie Jourdan rappelle la genèse du royaume néerlandais et le processus qui conduit Louis, l’étranger, le catholique, au trône de la très républicaine Hollande. S’il devient prince par la seule volonté de son frère, si le traité de Paris fixe bien les contours d’un régime monarchique constitutionnel, reconnaissant à la fois les principes de la révolution batave et ses symboles, c’est lui, l’ex-commandant de l’armée de réserve, qui définit une majesté toute « nationale », capable de souder toute la communauté néerlandaise. Il est un homme de son temps, l’héritier d’un despotisme éclairé, le dépositaire d’une certaine rationalisation et uniformisation de l’État hollandais. L’historienne pose ainsi très clairement et les enjeux de la formation du nouvel État, et les moyens engagés par Louis pour y parvenir, dans un contexte très délicat – gestion de la conscription dans un pays allergique à l’esprit militaire, conciliation délicate des restrictions imposées par le blocus et de la protection de son économie, concurrence des egos familiaux à l’heure de l’affirmation d’une nouvelle nation. Si tous les efforts consentis par Louis sont loin d’être couronnés de succès, s’il n’arrive jamais complètement à s’imposer comme un Hollandais à part entière et à être pleinement adopté par sa communauté nationale, il se projette en revanche toujours et tente autant de structurer que de moderniser son nouvel état. C’est cette « nationalisation de sa monarchie » qu’Annie Jourdan et ses collaborateurs décryptent en prêtant toute leur attention aux initiatives et aux grands chantiers embrassés entre le printemps 1806 et l’été 1810.
La formation d’un État national est au cœur des développements des six premiers chapitres. En se penchant sur la mort de la république et en rappelant qu’existent alors de réels débats sur la nature du régime le plus approprié à la Hollande, l'ouvrage insiste sur la nécessité de relire les premières heures du nouveau royaume et souligne combien sa proclamation résulte alors autant d’un affaiblissement conceptuel du républicanisme que du renoncement des Néerlandais. À l’intelligente politique menée par Louis – défense des intérêts néerlandais, engagement vers une réconciliation nationale et centralisation administrative –, s'ajoute également les effets de l’essoufflement de la démocratie représentative, après treize ans d’expériences plurielles et un enthousiasme progressivement douché par les coups d’État de 1798 et 1801 – l’arrivée au pouvoir du frère de l’empereur portant seulement le coup de grâce à une influence populaire déclinante. Structurer l’État passe alors par un assainissement et une modernisation du système des finances publiques, une codification du droit et une réorganisation du pouvoir judiciaire. Le rôle joué par Louis pour asseoir la fiscalité et contrôler au mieux les comptes du royaume et ce, malgré des divergences entre le souverain et Gogel est capital. Car l’unification est au cœur de la politique de Louis, qu’elle soit budgétaire ou législative ; c’est d’elle que dépend principalement l’élaboration rapide d’un « État national ». La définition d’un droit propre, indigène, le processus de codification et l’uniformisation de l’organisation judiciaire procèdent d’une même formation d’État et d’une même affirmation identitaire. L’émergence d’un droit « hollandais national », rompant avec les particularismes locaux, et d’une justice inédite, parfois d’inspiration française, relèvent d’une seule démarche unificatrice. Le prince Louis mesure les dangers représentés par l’inertie régnant dans son nouveau royaume et la défiance des républicains les plus acharnés ; Joke Roelevink rappelle que la transposition d’un modèle français n’est pas suffisante à la construction d’un État hollandais uni et que le roi Bonaparte trace une voie nationale inédite.
L’établissement du royaume de Hollande s’insérant dans le cadre d’une lutte économique et militaire contre l’Angleterre, Johan Joor se demande si son affirmation est finalement compatible avec la stratégie du blocus imposée par l’empereur. S’il a bien essayé de satisfaire aux exigences de son frère – réglementation, création d’organes de surveillance – pour en tempérer un moment les foudres, Louis échoue, la corruption et la fraude facilitées par la géographie le desservant autant que ses choix assumés en faveur de l’activité des marchands de sa nouvelle nation. Bien qu’il eût été préparé à une simple vie de militaire et qu’il fut cantonné à l’arrière de la scène aux premières heures de l’empire, le roi Louis, Grand Dignitaire et Connétable, remplacé et humilié aux avant-postes guerriers, tente au contraire de maintenir fermement la barre dans son royaume, au risque d’irriter à Paris. Aussi, ce désir de souder autour de lui la communauté néerlandaise ne s’exprime pas seulement à travers certains de ses choix économiques, fermement contestés ailleurs, il passe également par la création d’un nouvel ordre de chevalerie empreint de tradition néerlandaise et l’adoption d’un système moderne de décorations d’inspiration française. Louis souhaite que le processus d’unification du royaume se fasse autour de lui. L’élaboration et l’affirmation de sa nouvelle identité royale passe de fait par un art pensé de la représentation ; au point de nourrir une contre-image – recourant aux figures traditionnelles du tyran et du despote hier utilisées contre le stadhouder et aujourd’hui contre l’empereur –, bientôt à l’origine du façonnement d’une « identité néerlandaise post-napoléonienne » et même de servir de « modèle » au nouveau prince Guillaume, en pleine Restauration, selon une idée supposée « nouvellement reçue ». Sa majesté nationale, Louis l’exprime à travers son vif désir de connaître, de modeler et de s’approprier son royaume.
Sa rationalisation projetée du nouvel État néerlandais passe par une politique sociétale aussi originale que dynamique, et dont l’analyse dévoile combien la volonté de Louis fut grande et ses initiatives finalement nombreuses et variées. Aussi voit-il très tôt dans l’instruction publique un moyen pour favoriser l’unité nationale et former des citoyens hollandais vertueux. Si le roi Louis hérite d’un système scolaire profondément renouvelé par la révolution batave, c’est lui qui prolonge la réforme et fait entrer en vigueur la législation. Soucieux de moderniser l’université, de promouvoir l’enseignement secondaire et professionnel, il multiplie les efforts pour soutenir l’école primaire et ce, même si sa sécularisation est peu réussie et ses ambitions de nationalisation et d’uniformisation confrontées à diverses résistances. D’autres grands chantiers sont ouverts ou activés par un prince Lodewijk souhaitant être apprécié de tous les Hollandais. L’intérêt qu’il leur manifeste et qu’il prête à leur artisanat, à leur industrie, à leur bien être, à leur environnement et à leurs arts renvoie à l’accomplissement de son projet pour une monarchie nouvelle. Toute la société néerlandaise devrait pouvoir profiter de cet élan. La véritable « politique culturelle nationale » à laquelle il œuvre, concourt à la définition et à la promotion d’un art d’intention patriote ; cette politique à succès se traduit par des commandes nationales. Le style français n’est pas seulement copié, il est réapproprié, dépassé, stimulant et développant les arts décoratifs, les beaux arts et un artisanat de luxe « hollandais ». La politique centralisatrice conduite par Louis dans les domaines des arts et des sciences favorise incontestablement les arts plastiques contemporains « néerlandais » . La fondation même d’un Musée Royal des Beaux Arts renvoie à sa double envie d’ouverture d’un lieu de formation d’excellence pour les artistes et de création de collections permanentes publiques des grands maîtres hollandais vivants. Malgré une politique d’achats manquant de cohérence et lacunaire, Louis jette indéniablement les bases d’une vie culturelle hollandaise moderne. Son rapport personnel et public à l’architecture témoigne aussi de ce choix d’une politique réellement nationale. L’espace remodelé serait moins prestigieux s’il n’avait été par ailleurs assaini, au nom du bien être de toute une nation. Ce roi de constitution fragile prit un soin particulier à fixer des règles d’hygiène devant garantir la santé de chacun, pour celle de tous. C’est alors tout un programme de transformation de la ville, esthétique et sanitaire, et de promotion d’une bonne circulation de l’air, d’un accès à l’eau potable, d’une alimentation saine et d’exercices physiques quotidiens, que Louis initie, mais que son frère ne lui laisse finalement pas le temps de mettre en œuvre. Bien que satellite de l’empire français et bientôt annexé, le royaume de Hollande commence à renouveler son identité grâce à la politique du prince Louis.
Pour Annie Jourdan, « le roi [Louis] a compris qu’une monarchie tempérée, dotée d’une constitution unitaire et d’un souverain modéré remplacerait avantageusement une république oligarchique, déchirée par des siècles de querelles partisanes ». Tout le mérite des auteurs de ce livre est d’avoir su relire ce court épisode franco-batave et de saisir comment, en cherchant à définir une voie nationale et à devenir un roi national, Louis façonne une identité et un nouvel esprit hollandais, en mariant avec habileté son inspiration française et l’héritage néerlandais."

LOUIS BONAPARTE ROI DE HOLLANDE
Sous la direction de Annie JOURDAN




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