Excerpt from L'Évolution du Verbe en Anglo-Français (Xiie-Xive Siècles) (Classic Reprint)



Tous les philologues ont, semble — t-il, exprimé sur la nature de l'anglo-français des opinions difiérant fort peu les unes des autres. D'abord ils admettent tous, et avec une rare unanimité, qu'on ne saurait le considérer comme un dialecte français. Nous ne ferons aucune difficulté pour faire nôtre l'idée généralement reçue et nous ne nous imposerons pas la tâche impossible de comparer le fran cais d'angleterre au français de Bourgogne ou de Picardie. Mais, et cette question de dialecte mise à part, nous ne pouvons pas accepter entièrement les idées qui ont cours sur le caractère de l'anglo-français. Pour montrer ce qui le distingue des dialectes du continent et préciser un peu sa nature, que la négation qui précède n'explique pas, on dit simplement qu'il est une sorte de français mal su, mal parlé, mal écrit. C'est ce que nous trouvons exprimé dans cette phrase de Gaston Paris (vie de saint Gilles, xxxv.