Excerpt from Le Talmud de Jérusalem, Vol. 8: Traduit pour la Première Fois; Traités Kethouboth, Nedarim, Guittin (Classic Reprint)



R. Éléazar justifie la fixation des 4° et 5° jours par la raison qu'invoque la Mischna, si l'époux avait à intenter un procès au sujet de la virginité, il pourrait se présenter dès le lendemain matin aux juges. En effet, une Brai tha3 confirme cet elvis de B. Éléazar, en disant: àpartir du moment où il y eut danger mortel pour les jeunes filles de se marier le 4° jour*, on prit l'habitude de fixer les mariages au 3° jour (mardi); et les sages ne s'y opposèrent pas. Si cependant, on veut avancer le mariage au 2° jour (lundi), ce n'est pas per mis, à moins qu'il s'agisse d'un cas de force majeure. Qu'entend-on par là? Les sorcelleries qui ontlieu pour jeter un sort funeste sur les époux au moment prévu de leur union 5. Pourquoi y a-t-il une distinction entre le 2° jour (non admis) et le C'est que c'est un acte différent d'ajourner une plainte un jour (du 4° au et celui de la reculer de 2 jours. Mais pourquoi ne pas admettre un ajournement de 2 jours? De crainte que le marché (quoique défectueux, par l'état de l'épouse) ne plaise malgré tout au mari. Et pourquoi ne pas admettre cette condéscendanee du mari? Elle est inadmissible; car R. Ila dit au nom de B. Éléazar: si le mari trouve sa femme déflorée (apertam januam), il lui est interdit de la garder comme telle, dans le doute qu'il y ait eu crime d'a dultère Mais n'y a — t-il pas à craindre que la femme ait été violentée, et par conséquent irresponsable? Non, parce qu'en ce cas le bruit s'en répand (la femme ayant dû crier). B'ailleurs, même en craignant qu'il y ait eu viol, on se trouverait toujours en présence d'un seul point douteux, savoir si l'état défec tueux résulte d'un viol ou d'une séduction (avec assentiment de la femme); or, en ce cas de doute unique sur une question d'ordre légal (comme l'adul tère), il faut adopter l'avis le plus sévère 7. R. Yossé au contraire dit Même en supposant la crainte que la femme a été seulement la victime d'un viol, on se trouverait pourtant en présence d'un double doute, d'abord doute si la femme a subi un viol ou s'est laissé séduire, ensuite si cet acte et été perpétré avant les fiançailles ou après; or, en un tel cas de double doute, même sur une ques tion d'ordre légal, on adopte l'avis le moins sévère Si le mari a consacré la femme sous le baldaquin, il n'éprouvera pas la crainte essentielle (d'adul tère). Aussi l'on rapporte que R. Matuia agit ainsi pour sa fille (de façon à laisser toute latitude au mari de choisir un jour quelconque pour le mariage).